Prenez une poignée d‘anonymes , affublez les de toutes sortes de masques et costumes de style vénitiens, faite les déambuler avec un sérieux de pape dans un décor surchargé style second empire, prendre la pause et susurrer quelques phrases aussi creuses que vaines sur leurs très snobinardes petites affèteries sentimentales, tout en prenant bien soin de les rendre aussi sentencieuses que possibles.Filmez tout cela paresseusement, - les critiques diront sans doute « langoureusement » (du moins peut- on l’espérer), un peu à la manière d'une pub pour Chanel , ajouter y de petits clins d’œil appuyés à Visconti et Proust,– histoire de bien situer le niveau, (on s’encanaille comme on peut) -, et n’oubliez pas de titrer ce ridicule petit pensum encostumé de manière aussi ronflante que possible – par exemple, pourquoi pas : « Apollonide, souvenir de la maison close »- pour ceux qui n’aurait pas encore compris qu’ici on ne rigole pas, et qu’on a à faire à un véritable auuuuuuteur….Trêve de plaisanterie : quelqu'un pourrait-il désatelliser Bonello et lui avouer l'horrible vérité : à savoir qu'il aura de toute évidence confondu la vie d'un bordel du début du 20 ème siecle à Paris avec celui d'une partie fine branchée du début de 21 ème organisée par Dédé la Saumure ? ..