Melville verglaçant toute ombre à la ronde, fut-ce les plus résistantes.
Melville qui s'y connaît en matins blêmes, verts de gris, qui filme un corps comme une comète transie, sur le point de s'éteindre, et une âme comme une nébuleuse, une brume hivernale.
Gerbier, déjà un spectre de Verlaine qui s'en va au vent mauvais qui l'emporte, deçà, delà, pareil à la feuille morte.
Nul sanglot cependant pour Philippe Gerbier, nul violon, quand, un matin blême, quand sonne l'heure, il ne courra point.
Félix Lepercq (formidable Paul Crauchet), une ombre butée qui veut résister au corps qui la projette, pour persister à résister à des ombres vampires, filles de Nosferatu et d'Ellen Hutter. Félix qui perdra son chapeau comme on perd son ombre, comme on laisse une part, une trace de soi-même dans le monde avant de le quitter.
Ou L'armée des ombres.