Il me semblait que Aldilà était plus chouette, dans la brume de ma mémoire...
Eh bien sauf que...les acteurs sont mauvais.
Bon passons...
Puisque censée être l'œuvre la plus maitrisée de feu Fulci - à ne pas confondre avec feu Follet - , passons aux scènes tirant L'Au-delà vers le bas (un problème directionnel, donc).
Tandis que la femme du plombier se trouve seule dans la morgue (après avoir préparé et habillé le mort), il y a un...
Minute ! !
Depuis quand c'est un membre de la famille qui s'occupe de ça dans une morgue ?
N'est-ce pas le thanatopracteur qui s'acquitte de cette tâche ?
Passons...
Tandis que la femme du plombier... (j'lai d'jà dit), elle fixe soudain le mur en face d'elle, se fige puis hurle.
Est-ce l'apparition subite d'un spectre ?
D'un mort-vivant ?
De Nicki Minaj s'asseyant sur la selle d'un vélo (qui a dit "absorbant la selle" ?) ?.
Que nenni, la femme plomb(i)ée hurle car elle voit un grand flacon trembler tout seul, avant de se vider ensuite au ralenti (OMFG, quel traumatisme, dites-moi !).
Cut.
Wow !!
Ca va déjà au-delà de mes attentes (qui a dit que c'était une blague facile ?)
La fille du plombier entre à ce moment là, jette un regard désespéré sur le cadavre de son père (compréhensible) puis elle se fige aussi.
Une apparition de Miley Cyrus habillée ?
Un vendeur de hot-dog à la fraise ?
Mère Thérésa qui fait du breakdance ?
Que nenni (2: Il Ritorno).
C'est qu'en fait sa mère est allongée sur l'une des tables mortuaires
Fait-elle la sieste?
Scotty l'a t-il téléporté là ?
Pourquoi ?
Comment ?
A quelle heure ?
Quant au liquide qui s'épanche (toujours au ralenti), c'est en fait de l'acide sulfurique, qui grignote lentement (mais alors trèèèèèès lentement) le visage de maman (Oh dear, what an incredible moment !).
Cut.
Scène du cimetière.
Sans transition, comme ça, par plaisir.
Un enterrement traditionnel (mais personne ne se demande pourquoi la femme du plombier a eu le visage rongé par l'acide? C'est courant ça, en Italie (pssst, c'est censé se passer en Louisiane, me dit-on...), euh...en Louisiane, donc?
Autre scène vraiment (pas) maitrisée:
L'attaque-éclair des mygales qui fondent sur le malheureux bibliothécaire qui ne peut s'échapper à tant...
Non, c'est de l'ironie (rampante).
Parce que d'une part, les mygales ne courent pas et que d'autre part, les dites mygales semblent anesthésiées.
Et encore, quand il s'agit réellement de mygales !
Car dans presque tous les plans, il y a une VRAIE mygale centrée au premier plan de l'image, tandis qu'en arrière-plan on a des répliques en... euh, je ne sais pas mais c'est pas un matériau très flexible!
Les (donc) fausses bébêtes sautillent paresseusement, puis les araignées parviennent enfin à grimper sur le corps du biblioman (depuis quand les araignées miaulent t-elle ?) étendu sur le sol, les yeux ouverts (puis fermés...puis ouvert. Non il ne cligne pas des yeux, ou alors il est aussi anesthésié que les arachnéens... ).
Les petites bêtes velues (enfin, "petite" est un grand mot, donc rapport conflictuel de taille) commencent à déchiqueter la lèvre inférieure du gars (déchiqueter un tissu aussi élastique? Une araignée ?? Hey !, revoyez un peu vos cours de biologie, les Transalpins ! Les crocs des arachnides n'ont pas cette force...).
Bref, une scène étirée à l'infini où les ridicules contrefaçons poilues rentrent leeeeeentement dans la bouche (disons plutôt une fausse bouche avec de fausses dents a.k.a un dentier en résine de pépin de raisin) et picorent de ci de là (ou d'ici à l'au-delà, si vous préférez..)..
Pour le soi-disant chef-d’œuvre maitrisé de Monsieur Fulci, ça la fout mal, non?
Survolons rapidement le fait que chaque évènement spécial est clairement souligné par une musique pop/disco/simili-Goblin, au cas où on ne saisisse pas l'"instant".
Pour résumer:
-le jeu des acteurs est très approximatif,
-les dialogues ne sont pas très finot,
-les cadrages sont pas top,
-la musique envahissante surgit (rugit?) trop souvent...
Reste une certaine ambiance de pourriture et de déliquescence, ainsi qu'une scène finale valant tout le métrage.
Mais c'est bien peu, tout ça...
Dans une thématique très proche, je préfère (et de loin) le film de Nacho Cerda ,"Abandoned"...
Sûrement inspiré par l'esthétique de ce film, mais tellement plus glaçant, maitrisé, triste...Bref, réussi !
A l'au-delà, je vais en bas...
...mais à l'haut de l'eau, je mets la chaux...
(Je sais, ça n'a aucun sens mais c'est pas pire que le film...).