A la fin de ce film on ne peut être que révolté.
L’Aveu est l’adaptation du livre homonyme d’Artur London. Ce livre est le témoignage du vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie (Artur London) qui fut arrêté, torturé et condamné lors des procès de Prague. Il serait à mon avis néfaste d’en dire plus sur l’histoire car c’est là le principal intérêt du film. Montrer l’ampleur de l’horreur, de l’amoralité, de l’inhumanité d’un système totalitaire pour provoquer à travers ce récit le sentiment d’injustice.
Ce principal intérêt est peut-être aussi, pour moi, son principal handicap. La difficulté pour des films « témoignages » c’est d’avoir une réalisation, un montage, une mise-en-scène intéressante sans pour autant atténuer la puissance du propos. Costa-Gavras choisi ici la solution de facilité en restant très, trop à mon goût, sobre. Alors il y a certes un fond qui garde toute sa puissance mais, si ce n’est l’excellente performance de Montand, quelle différence y a-t-il avec une bonne fiction documentaire ? Il y a bien quelques effets de superposition très bien sentis et un montage lors des verdicts du procès beaucoup plus grossier, mais ce film est sans doute pour moi resté trop sobre dans sa forme pour avoir un véritable intérêt artistique.
Malgré tout, le sentiment de révolte qu’a voulu provoquer Costa-Gavras est bel et bien là. Pour cela, pour Montand (et Signoret même si son perso est très secondaire) et pour le cynisme de quelques phrases telle que « Il faut juger le passé à la lumière des vérités que le parti a établies aujourd'hui » ce film reste une belle réussite.