Eh bien... Comment dire ? Ce film est assez bizarre. Il est sorti à une époque où les bandes dessinées ont été adaptées sur le grand écran ("Le Petit Nicolas" en 2009, "Titeuf, le film" et "les Schtroumpfs" en 2011, "Astérix et Oéblix : Au Service de Sa Majesté" en 2012, "Les Profs" en 2013...). Et on peut dire que ce film est loin d'être fidèle à la bande dessinée.
Déjà, les élèves sont des enfants, alors que dans la bande dessinée, ce sont plutôt des adolescents. Ducobu n'a pas des manières sophistiquées, ne parle pas de façon soutenue et ne fait pas preuve de répartie ni de culture intellectuelle par des citations latines ou philosophiques comme dans la bande dessinée. Léonie Gratin est moins intelligente que dans la bande dessinée et est assez complexe, comme personnage : elle est jalouse de Ducobu quand elle a de meilleures notes qu'elle, et lui en veut quand il triche.
Nénesse le squelette qui parle brille par son absence, ce qu'on peut regretter.
Le directeur, joué par Edcar Givry (qui joue aussi le directeur dans "H"), remplace la directrice de la bande dessinée qui désapprouve le fait que Monsieur Latouche prive les élèves de récréation pour les faire travailler.
Le père de Ducobu est plus sévère envers Ducobu que dans la bande dessinée, le menaçant de l'emmener en pension. Il n'est plus inculte et fainéant comme dans la bande dessinée. Mais c'est un voyeur.
La mère de Léonie a également changée : au lieu de détester les Ducobu et de tout sacrifier pour la réussite scolaire au prix d'un travail acharné, directrice du conseil des parents d'élèves, elle est monitrice d'auto-école et est amoureuse du père de Ducobu..
La plus grande déception est le changement du personnage de Monsieur Gustave Latouche. Dans la bande dessinée, c'était un insistitueur compétent, exigeant, très sévère, tatillon, compétent, que Ducobu fait tourner en bourrique. Dans le film, c'est devenu un grotesque bouffon qui privilégie sa relation amoureuse plutôt que son métier, qui ne cesse de dire des noms communs qui finissent en -tion et qui vit chez sa mère ! Non. Ce n'est même pas Monsieur Gustave Latouche, c'est Elie Semoun ! Quand il crie, on dirait un de ses sketchs. Quand on le regarde, on voit surtout Elie Semoun. On ne voit quasiment jamais le personnage de Latouche. On voit Elie Semoun essayant de jouer son personnage. De plus, il vole la vedette à Ducobu.
En effet; on voit sa vie privée et ses problèmes, et les médias disent surtout que le film est avec Elie Semoun au lieu de Vincent Claude, pour qui j'ai eu pitié de ce manque de publicité à la sortie du film.
D'ailleurs, on sait pas trop où veut aller le film. On nous montre l'histoire de plusieurs personnages, et le spectateur ne sait pas vraiment qui suivre. Il y a celle de Ducobu (si il a de mauvaises notes au dernier trimestre, il va en pension), de Léonie Gratin (elle est amoureuse de Ducobu mais n'est pas sûre d'avoir raison de l'aimer en raison de sa malhonnêteté), de Monsieur Gustave Latouche (il veut séduire mademoiselle Rateau et ne plus vivre chez sa mère), de mademoiselle Rateau (elle aime monsieur Latouche et la musique) et le père de Ducobu (il est amoureux de mademoiselle Gratin, allant jusqu'à l'espionner sous la douche). Oui, vous l'aurez compris, le film a plusieurs intrigues secondaires, dont la plupart sont inutiles.
Les personnages aussi. Que ce soit Karine, qui dit tout le temps "C'est clair" à longueur de temps, la rend comique et interessante, mais surtout soûlante et ça devient vite lourd. Et mademoiselle Rateau ne sert à rien dans l'histoire, sauf pour servir une relation romantique.