Les comédies scolaires façon La guerre des boutons (l'ancien, pas les deux ignobles merdes sorties en salles récemment) font un véritable forcing en salles depuis 2010, poussant dans le ravin les comédies ciblées pubis façon American Pie et consorts, mais malheureusement aucune d'elles n'a réussi à avoir la verve ni l'humour de l'antique métrage en noir et blanc.
Le Petit Nicolas faisait sourire, Journal d'un dégonflé et sa suite le faisaient un peu plus, et ce Ducobu ne fait guère mieux.
Pour faire simple, il repose entièrement sur les épaules d'Elie Semoun, qui se plie en quatre jusqu'au cabotinage afin de combler le vide laissé par les enfants, aussi détestables qu'ils jouent comme des pieds. D'ailleurs il va jusqu'à nous resservir quelque chose nous rappelant ses personnages les plus survoltés de ceux de ses petites annonces, incarnant en plus sa mère, évidemment laide, et laissant le spectateur en l'attente d'un éventuel « MERKI ».
Dans sa besogne, Joséphine de Meaux viendra le soutenir, nous servant un duo qui nous fait presque oublier qui était — théoriquement — le personnage principal du film.
Drôle grâce aux fantaisies du duo, le reste est laissé en roue libre, les mioches servant des blagues sans motivation, qui évidemment tombent lamentablement à plat, si vous avez plus de 12 ans.

Bref, L'élève Ducobu est une comédie gentillette, ingénue, mais mettant en avant un problème considérable dont souffrent les comédies Françaises à distribution majoritairement juvénile. Les enfants ne suivent aucun courts de comédie, ou alors sont très mal dirigés, et finissent par en devenir irritables, ce qui explique pourquoi les rôles adultes sont confiés à de grosses têtes d'affiches (Eli ici, Kad Merad dans Le Petit Nicolas) qui se voient attribuer les plus grandes lignes afin d'assurer l'aspect burlesque. Ça sauve les meubles, certes, mais nous sommes loin d'un duo Gordon/Moretz qui étaient les personnages principaux (cf Journal d'un dégonflé) et non des objets du décor servant à vendre la production à un public tout juste entré au collège.
Pour conclure, les plus jeunes arriveront probablement à s'identifier aux différents protagonistes pré-pubères de l'œuvre, mais il est clair que les adultes les auront en horreur (notamment Vincent Claude, alias Ducobu, véritablement exécrable — reste Juliette Chappey, « l'amoureuse » de celui-ci, qui s'en sort un peu mieux) et auront heureusement un Eli Semoun déchaîné qui les rassurera et leur permettra de regarder le film en famille sans ressentir l'envie de se pendre.
Mention spéciale pour Eli Semoun et Joséphine de Meaux, qui absorbent le film, qui aurait plutôt mérité de s'appeler Latouche et Rateau (leurs personnages). Heureusement qu'ils étaient là, ainsi que leur romance amusante (qui a d'ailleurs été suffisante pour catapulter le film aux Journées romantiques du Festival du Film de Cabourg — il en faut peu !), sinon l'ensemble serait tombé très en dessous de la moyenne.
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le 6 nov. 2011

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