Clint on the road

Le policier Ben Shockley (Eastwood) est charge de convoyer un suspect de Las Vegas à Phoenix. Il s’aperçoit que son suspect est une femme (Sondra Locke) que l’on cherche à supprimer à tout prix. Et Shockley se rend compte que le nouveau chef de la police lui a confié cette mission dans l’espoir certain qu’il la plante; d’où le titre original « The Gauntlet » qui serait mieux traduit par relevé le défi.

Lors donc on suit Clint on the road, et il essaie tour à tour tous les moyens de transport … Début du film il sort d’un bar de nuit et prend sa voiture. Mission confiée, il saute dans un avion et se rend à Las Vegas. Là, ça commence à déconner, il enchaîne donc : une ambulance, une voiture de police, un chopper … pour assurer la livraison dans une scène finale pétaradante à bord d’un car -tantinet customisé- sur les marches du tribunal !

Clint Eastwood nous glisse au passage son petit RoméoetJuliette en invitant tous les cœurs romantiques à goûter l’histoire d’amour naissante entre le flic et la pute; volontiers Clint.

Sur la forme, avec trois scènes excessives de fusillades -toutes flicardes !- je suppose que Clint Eastwood dénonce le ridicule de ce sur-pouvoir.

La bande originale est toujours excellente tant est sûr le goût, que dis-je le goût ! la passion, que le réalisateur de « Bird« , « Play Misty for me » a pour le jazz. Ici entre autres du Art Pepper.

Il y a bel et bien un cas Eastwood dans le cinéma, un peu à la Jekyll et Hyde.
D’un côté son goût pour la violence (assumé) à travers des films comme la série les Dirty Harry ou encore la trilogie-spaghetti de Léone, dans laquelle une certaine violence est rapidement justifiée ou pas! De toute façon le western-spaghetti est au Western ce que Panzani est à Rummo: un ersatz.

Et puis il y a l’autre Eastwood -il a ma préférence- celui de « Impitoyable » car il n’hésite pas à casser son propre mythe (ce qui dit aussi de l’égo), « Sur la route de Madison » fine réflexion sur le couple, « Honkytonk man« , « Bird« , « Un monde parfait » ou encore le très surprenant « Minuit dans le jardin du bien et du mal« …
Mon chouchou étant « Million Dollar Baby« .

Depuis je crois que Clint s’est un peu perdu dans une certaine facilité avec ses derniers films (au-delà/J.Edgar/Jersey boys/American sniper…) rattrapé peut-être par son vieux goût des valeurs… républicaines.

EB
Bog CineVu