On est dans le même registre que pour Body Double. Tout est assumé, et faut s'accrocher en matière d'esthétique, de kitsch, de caricature. C'est tout aussi mal joué, d'ailleurs.
Très clairement, De Palma s'amuse, se contrefout des enormités de son scénario et joue sur la confusion entre rêve et réalité qui finit par être un moyen plus ou moins habile de masquer les incohérences.
Mais comme toujours, le formaliste prend le pas sur le reste, et on a encore droit à des moments de bravoure. Un plan séquence dément, de 5 minutes et surpasse le souvenir que j'ai de celui qui ouvre Snake Eyes. Des jeux de citations à gogo, jusqu'au vertige : la perruque dePulsions, le landau des Incorruptibles, lui même référence à Potemkine... ce sont des moments assez géniaux et totalement foutraques, mais dans lesquels le plaisir domine nettement.
Sergent_Pepper
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le 19 juin 2013

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Sergent_Pepper

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