The first American into space is not going to be a chimpanzee. I want test pilots!

Avec son Étoffe des Héros, Philip Kaufman adapte un roman de Tom Wolfe et offre au cinéma américain SA grande fresque sur la conquête spatiale ; le réalisateur place son point de départ au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, avec le premier pilote à franchir le mur du son, Yeager, campé par un insaisissable Sam Shepard. Mach 1 est tombé, les USA sont seuls au monde, it's a wonderful world.

Mais, sur fond de Guerre Froide et de Yuri Gagarine, les russes prennent de l'avance dans la conquête spatiale ; en urgence, le gouvernement lance un programme Mercury visant à rattraper le retard pris ; ce sont les hommes de ce programme que Kaufman filme pendant... trois longues heures, sur près de quinze ans.

Une approche longue et donc très détaillée, qui narre le recrutement des astronautes, leur entraînement, leurs peurs et espoirs, le détournement de leur image par les médias, leurs situations familiale et, enfin, quand même, leurs missions spatiales.
Techniquement au point, le film de Kaufman possède sans doute un supplément d'âme pour le spectateur américain, qui n'est malheureusement pas présent pour un autre public. A la place, attendez-vous à un film qui n'en finit pas et, qui, si il fourmille de bonnes idées et de belles performances d'acteurs (Harris, Quaid, Glenn, Ward...), raconte une histoire dont vous vous sentirez déconnecté, et finalement pas si emballante.

Un très grand film outre-Atlantique, un travail correct de ce côté-ci ; c'est la preuve, s'il en fallait une, que les images voyagent moins vite que les burgers.