Et oui, ça y est ! Depuis le temps que je voulais le voir, tout en ayant renoncé une paire de soirée motivée... Je n'aime pas les films d'horreur, je ne vois pas l'intérêt qu'on peut avoir à regarder ça. Pour moi, l'intérêt qu'il y a à voir un film c'est de s'évader, de partir dans un monde qui apporte quelque chose de positif, que ce soit une comédie ou un drame, mais là ?... Que suis-je censée me dire ? J'ai de la chance de ne pas être possédée ? Mais ça n'existe pas (je crois...) et ce que je me dis à la fin, c'est juste : "Bouhh... C'est dégueulasse." mais pas que ! D'où le 9. Car L'Exorciste date quand même de 1973 et il a réussi à me faire flipper et me mettre bien mal à l'aise. Je n'en ai pas fait de cauchemars, je connais les trucs et ressorts de l'épouvante, heureusement ! Haha... La force de ce film c'est sa durée. W. Friedkin a pris son temps pour installer cette histoire, pris le temps de présenter une fillette adorable, pris le temps de lui faire dire un "mensonge" totalement impossible dans un semi réveil, de l'emmener voir des médecins avec une première théorie logique puis des médecins avec une théorie plus poussée, moins courante, puis encore une fois et encore une fois et de lui faire subir des tonnes d'examens presque aussi flippants pour elle que ce qu'elle est en train de vivre ! Et nous, pauvres spectateurs impuissants, nous sommes comme sa mère, condamnés à voir des médecins la torturer en se disant à chaque fois que cela n'a servi à rien et que la pauvre enfant va de mal en pis, condamnés à voir des réactions chez Regan qui ne peuvent pas être réelles, et quand ces douzaines de médecins annoncent que la dernière solution c'est soit l'asile soit un exorcisme, il faut quand même du temps à tout le monde pour envisager la possibilité que ce ne soit pas une blague et que la religion pourrait en fait avoir un quelconque pouvoir ! Et pendant ce temps, on se rend compte que si sa fenêtre est ouverte la nuit, c'est parce que son corps endormi est à la merci d'un démon qui fait le mur pour aller profaner des statuts et défenestrer les amants de sa mère ! Et oui parce qu'en plus d'être douce et gentille, Regan a toutes les raisons de faire une dépression adolescente, sa vie c'est de la merde : sa mère est une actrice qui l'emmène par-ci par-là au gré de ses tournages, c'est peut-être d'ailleurs pour ça que son père s'est barré et ne prend même plus la peine de l'appeler, quelque soit l'occasion et sa mère se tape un ivrogne raciste des suisses !
Bref, ce film est riche sans être lourd et ça, c'est top ! Quarante ans après, certaines scènes et répliques sont devenues plus drôles qu'effrayantes, voire les deux en même temps. Comme ne pas sourire face à "Let Jesus fuck you !" "Suck me !". C'est très bizarre, mais ça en fait aussi sa force.
Le seul point noir est la fin. Même si c'est peut-être la meilleure solution que Merrin mort et Karras incapable d'exorciser Regan autrement qu'en prenant sa place et en se suicidant, j'ai un peu de mal à y croire.
Finalement, une fois la famille partie, ce n'était qu'une autre enquête à Washington DC. Etonnante, mais ne le sont-elles pas toutes ?