Un Récit éternel
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Je ne l’ai pas revu depuis l’enfance, ce film. Une fois seulement, il y a huit ans. J’y étais resté un peu en dehors, mais ému malgré tout de retrouver « cette sensation d’enfance ». Cet attachement enfantin, même lointain, si particulier. Si l’extrême fascination qu’il me procurait n’existait plus que dans ma mémoire, j’étais ravi, malgré tout, de réentendre la bande originale de Moroder, de retrouver Atreyu et Falkor, de revivre l’une des séquences de cinéma les plus déchirantes auxquelles un enfant puisse assister (Artax…). Je crois avoir davantage préféré le revoir cette fois. Trembler devant ce terrifiant ciel d’orage ou traverser les marécages de la mélancolie ou se laisser embarquer par ces étranges vues subjectives de Gmork. Revoir le mangeur de pierres, la tortue Morla, ce monde guetté par le néant, la mort, annoncée dès cette première scène, de petit déjeuner entre père et fils, à évoquer le décès de la mère. Horrible. Je me souvenais plus de cette ouverture. Ni de son fantôme qui plane jusqu’au bout. À ceux que ça a marqué, on est d’accord que le nom (Marina) que donne Bastien à l’impératrice, c’est celui de sa défunte mère ? C’est très beau mais d’une grande noirceur : Tout ce combat contre le mantra « Il faut garder les pieds sur terre » imposé par le père. D’une violence inouïe. Mais compensée par cette idée géniale du pouvoir de la lecture et donc du lecteur, vecteur de transmission entre le réel et l’imaginaire. L’histoire sans fin devient le récit de ce livre particulier, qui aurait un pouvoir d’immersion (et donc d’évasion) unique en son genre. Et pourtant, Bastien, ça ne l’impressionne pas, lui, grand habitué des récits aventuriers, qui a déjà lu L’île au trésor, Le seigneur des anneaux, Le dernier des mohicans ou Vingt mille lieues sous les mers. J’aime que l’action de lire de Bastien se déroule dans son école, en ce lieu étrange, au sein de cette pièce délabrée, entre grenier de curiosités et théâtre abandonné. Et surtout je crois que j’aime infiniment le (non) rythme du film. J’en ai tellement marre de voir des trucs formatés qui se ressemblent tous que de revoir un truc un peu différent, singulier, beau car peut-être un peu raté, au fond, ça m’a fait beaucoup de bien.
Créée
le 28 juin 2023
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