Bon, mais pas mon préféré.

"L'homme de l'ouest" est un des plus connus western de Anthony Mann. Il est bon, mais ce n'est pas mon préféré.

Il est un peu moins âpre que les autres. La première partie, où Link Jones prend le train, fait plutôt penser à une comédie où Gary Cooper jouerait le rôle du pied-tendre. Dans la deuxième partie, le renversement est complet et brutal, et Link se révèle dur et presque sans pitié.

J'avais le souvenir d'un huis-clos, et le fait est que la partie centrale du film se trouve dans une cabane où les trois personnages principaux sont enfermés avec des bandits, qui sont d'anciens compagnons de fortune de Link. La suite se déroule en plein air, mais donne également une impression d'enfermement, notamment la dernière partie, dans une petite ville où doit avoir lieu un improbable braquage.

Le film traite de la vieillesse, de la dépravation morale, de la possibilité de se racheter, qui ne peut se faire qu'au prix d'une coupure brutale avec le passé. Le personnage de la danseuse, joué par Julie London, est très marquant. Sans elle, le film verserait un peu dans l'eau de rose. Son destin donne au film une dureté, une cruauté bien digne des autres westerns de Mann.

Les dialogues sont bons, en revanche les musiques sont oubliables, voire nuisent à l'atmosphère du film. A trop souligner la violence à coup d'effets dramatiques, on la ringardise, alors que les images montrées dans ce film rendent la violence tout sauf simple et gratuite.

Ha, et je suis désolé pour les fans de Cooper, mais il est inférieur à Stewart quand il faut incarner un personnage qui s'efforce d'être civilisé mais ne peut s'empêcher de sombrer dans la sauvagerie. Stewart est vraiment bon pour ça, difficile de rivaliser.

Bref, un bon Anthony Mann, mais pas mon préféré.