Souverain d'un pas grand chose
Je ne connaissais pas le Kafiristan, mais une chose est sûre : quand les Kirghizes te jètent des cailloux en te traitant de pouilleux, c'est que le prestige a foutu le camp très loin.
Dans ce contexte, on est aventurier ou on ne l'est pas. Parce que pour un adulte censé, l'idée d'aller dans ces montagnes arides, sans parler la langue, avec la quasi-certitude de se faire trucider par les locaux si ça n'a pas été fait avant par le froid ou une bête sauvage, ben ça ressemble quand même drôlement à un idée à la con. En tout cas un truc loin sur ta liste des trucs à faire avant de mourir. Mais pour nos deux héros Danny et Peachy, sounds like a cool thing to do.
Non vraiment l'aventure devant un film c'est plus pratique. Et là suffit de me montrer un Indien qui se fout des scorpions dans la bouche pour que je sois dans l'ambiance. J'ai eu l'avantage de démarrer le film sans savoir à quel genre m'attendre. Récit d'aventures à la Indy, conte philosophique, drame historique, satire ? Pas tout ça à la fois non, mais tout de même plusieurs ingrédients qui se mélangent, dont le périple suranné juste ce qu'il faut, avec sa nature hostile à dompter, ses batailles à cheval et ses prêtres exotiques qui marmonnent un charabia inconnu. Et puis une jolie dernière partie, qui prend une hauteur bienvenue pour donner un peu plus d'épaisseur à nos deux gredins.
Reste que la sauce qui relève le tout c'est ce ton décalé, incarné par des Sean Connery et Michael Caine tout en gouaille et coolitude. Prenez les mêmes aventures racontées au premier degré, et vous obtiendrez une épopée kitsch pas très intéressante. Heureusement ici les héros sont comme des gamins qui s'amusent, et ça c'est communicatif. On peut penser qu'ils se lancent là dedans pour la gloire, mais je dirais que c'est surtout pour la beauté du geste. Tout l'esprit du film est là.