Enfin, ce retour de la bisserie généreuse qui a fait l'âge d'or de ma passion d'enfant pour les insectes et autres bestioles rampantes. L'horrible invasion s'attaque avec un sérieux dépourvu d'humour à sa tâche assez rude de nous faire croire en une invasion d'ampleur massive, dont nous suivrons petit à petit la progression au sein d'une ville américaine. Malgré une présentation des personnages qu'on qualifiera d'un peu trop étendue et de quelques scènes de remplissage classiques (la caméra qui avance vers les protagonistes jusqu'à ce qu'on quitte l'endroit au moment du contact), le film ne se défile jamais pour montrer ses bestioles, de magnifiques tarentules et quelques mygales particulièrement bien développées. Malgré un postulat un peu saugrenu (un talus d'araignées, impliquant que des espèces chasseuses (par conséquent territoriales et agressives entre elles) cohabitent pour faire plus de dégâts), on accepte vite le postulat (plutôt bien géré scientifiquement, avec les zones d'ombre et la catastrophe écologique invisible dont les araignées seraient une manifestation), et passé les deux premiers tiers du film, c'est la surenchère. Des araignées par centaines, par milliers. L'abondance incroyable d'arachnides à l'écran surpasse de très loin les concurrents dans le domaine de la série animale, et le grand soin apporté à leur déplacement, à leur regroupement en masses, rend la menace tout à fait crédible (les scènes de panique en ville sont impeccables). Quelques faiblesses lors de certains plans (on y verra quelques mygales en plastique et de moyens matte-painting pour la conclusion, qui n'offre pas à priori de solution miracle). Un excellent divertissement qui ne tombera jamais dans le nanar, là où Arac attack s'y vautrera généreusement et avec succès.