De l'ancestral prologue aux accents de théâtre Kabuki, nous sommes projetés dans un Japon futuriste et dictatorial où en raison d'une épidémie de grippe canine, les autorités vont prendre des mesures draconiennes. En effet, le tyrannique et égocentrique Maire Kobayashi adepte de la confrérie des chats, ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la mégalopole de Mégasaki. Un prétexte pour se débarrasser de la race canine au complet. Une île poubelle au large de l'océan sera le lieu idéal pour parquer ces parias victimes d'une hideuse ségrégation. Mais un jeune garçon de douze ans prénommé Atari va pourtant aller contre l'autorité (celle du Maire Kobayashi, tuteur de l'enfant) et braver mille dangers pour retrouver "Spots" son fidèle compagnon à quatre pattes. Ne dit-on pas que le chien est le meilleur ami de l'homme ? Réalisé par Wes Anderson ("La vie aquatique", "Fantastic Mr.Fox"), le film tourné en animation, plus exactement en "Stop-Motion" a de quoi dérouter le spectateur, mais au-delà de l'esthétisme bluffant de la technique (une version live aurait été impossible), ce qui marque le plus, c'est la portée politique et dénonciatrice du propos. À travers le parcours initiatique semé d’embûches d'Atari, Wes Anderson stigmatise les maux de notre société en confrontant l'innocence et la candeur d'un jeune aventurier de 12 ans armé de son seul courage et de l'amour qu'il porte pour son chien face au monde des adultes animé par la lâcheté, le mensonge, la corruption, la trahison, la manipulation de masse et bien d'autres. Par le biais de "L'île aux chiens" Wes Anderson en profite aussi pour s'insurger contre la maltraitance animale avec une finesse et un humour déconcertant au cœur d'une fable humaniste et poétique pleine de mordant !