Scénario :
Rithy Panh a vécu une enfance horrible au Cambodge pendant l'arrivé des Khmers rouges. Il décide alors de se souvenir, mais il lui manque de nombreuses images que personne n'a jamais réussi capturer étant donné que dans ces années là, les caméras étaient interdites.
Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "Je suis curieux de voir ce film."
En tant que sujet d'étude :
L'image manquante est un film documentaire qui raconte l'enfance du réalisateur et comment il a vécu durant la révolution des Khmers Rouges dans son pays. Ça n'est pas la première fois que Panh fait ça, la plupart de ses films tournant autour du Cambodge, mais vu ce qu'il a vécu et son statut d'authentique survivant, j'aurais du mal à le blâmer.
Dans ce film, Panh tourne la problématique autour de ce qui n'a pas été filmé : soit parce que c'était interdit, soit parce que ça a été détruit. Il met en lumière ce paradoxe qui fait que s'il n'y a pas d'image, il n'y a pas de souffrance.
D'où une création sous forme de personnages sculptés. Non pas animés en stop motion mais sous la forme de diorama, permettant de revivre le temps passé. Et pour le coup, c'est assez intéressant puisqu'avec ses petits personnages, Panh mets en lumière ce qui a vécu, ce qu'il a vu, illustrant sa voix-off. Ces personnages prennent vies, juste en étant statique ce qui est un dispositif franchement intéressant.
Mon avis personnel :
Ce film figurait dans ma liste parce que j'avais entendu parler de Rithy Panh à la radio et que ça avait suscité mon intérêt. Mais je pensais vraiment qu'on serait sur quelque chose de bien plus "dur" à regarder. Au contraire, ici la milice arrive, la guerre passe mais jamais je n'ai eu d'image "choc" (et au fond, c'est peut-être ça, l'image manquante.)
Mais c'est aussi parce que j'ai vu le film par tranches de 10 ou 15 minutes entre deux choses, ce qui me faisait que ça a surement été un peu dilué. Il a fallut la fin du film pour que je prenne conscience que Rithy Panh avait vu son père mourir de faim et avait non seulement vu mourir sa mère et ses soeurs mais les avaient enterré lui-même.
On est sur une façon de témoigner autrement, sur une forme intéressant de raconter ce qu'est vivre dans une dictature et ça rend vraiment le film intéressant.