1993, dix ans après le remake baroque de Scarface, Al Pacino retrouve De Palma pour interpréter, Carlito Brigante, l'antithèse de Tony Montana. Toute l'arrogance, l'agressivité et la prétention de ce dernier se situent à des années lumières de ce Carlito en pleine rédemption, à la recherche d'une vie paisible et rangée. Al Pacino est convaincant mais je pense qu'il est un cran en dessous de son avocat véreux accro à la coke, j'ai cité Sean Penn, méconnaissable (ou presque) dans ce rôle de David Kleinfeld. Dans son jeu d'acteur, il crève l'écran et vole la vedette à Pacino. Comme Gary Oldman dans Léon ou Heath Ledger dans Batman. Notons aussi la scène finale dans la gare qui vaut à elle seule le déplacement. De Palma est un virtuose de la réalisation et il le prouve une fois de plus dans cette dernière demi-heure qui se rapproche de la somptueuse scène de la gare dans les Incorruptibles (du même De Palma, tiens tiens). Cela dit, je le déconseille aux fans de gangsters impitoyables qui supporteront mal le côté mélancolique de l'oeuvre.