Le repenti qui veut gagner juste assez d'argent pour se tirer aux Bahamas. Il sort de prison, Carlo Brigante, et c'est ça qu'il veut. Louer des voitures aux Bahamas. Peinard.

Mais Carlito est dans un film à de Palma, et ça va pas s'passer comme ça mon p'tit père.

Bon, je trouve que le premier quart du film est un peu molasson, c'est pas évident de rentrer dedans, ça reste sacrément plan plan. Le côté presque auto caricatural de Pacino, à mon goût, y est pour quelque chose. Et pis pouf, d'un coup, ça décolle. Le suspense monte, Sean Penn en avocat pas très net commence à disjoncter, les engrenages de la fatalité se mettent en place, et Carlito commence à se faire choper par la cravate dans la machine infernale. Comme nous le promet la première scène du film, Carlito va dérouiller. On le sait. Mais les embûches, casseroles et dangers débarquent tellement de tous les côtés, que justement, les balles qui vont mettre un terme au Carlito's way, on ne sait pas de quel côté elles vont arriver.

Plein de scènes à la De Palma, avec des tas de détails dans tous les sens en arrière-plan, des figurants aux actes banals, mais qu'il parvient à rendre angoissants tant le personnage est traqué. On sait.

La poursuite finale (à pied, de Palma, c'est son métier de filmer ça) est vraiment excellente. Il a le chic pour rendre les tensions invisibles presque palpables, avec des ambiances de nervosité contenue à couper au couteau. La première scène critique du film est à cet égard magnifique: Carlito joue au billard, il sent qu'il se trame un truc pas très sain dans la pièce où il se trouve: les yeux de Pacino qui épient à la sauvette tout ce qui se passe autour de lui, quand il est penché sur le billard et que les vilains voient pas son regard, c'est quand même du beau boulot, des deux côtés de la caméra.

Bref, c'est carrément à voir, d'autant que l'histoire d'amour qui est un réel pivot de l'histoire (et pas un truc obligé dans la cahier des charges) est assez bien menée et assez bien jouée (merci Penelope Ann Miller) pour non seulement ne pas être lourde, mais en plus s'intégrer parfaitement dans l'histoire et en être un des ressorts principaux (comme dans Sea of Love, mais dans un autre genre).

Sinon, Sean Penn épatant, et y'a même Viggo Mortensen en truand loser traître handicapé suite à quelques balles dans le dos. Même que j'l'avais pas r'connu dis-donc.
dadujones

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