Jamais simple de revoir un immense classique : va t-on l'adorer autant que prévu ? La déception n'est-elle pas quasiment inévitable ? Oui et non ici avec « L'Impossible Monsieur Bébé », classique des classiques de la « Screwball comedy » par un maître du septième art et mené par deux acteurs de légende. Une fois cela écrit, vous l'aurez compris : difficile durant une grande majeure partie du temps de résister à cette tornade comique, le sens inné du rythme et des situations d'Howard Hawks offrant pas mal de scènes jubilatoires, atteignant son paroxysme lors d'un hallucinant repas tournant autour d'imitations de cris d'animaux : immense moment.
La fête aurait été totale s'il j'avais été plus sensible à toute la partie se déroulant en prison, virant à un burlesque certes maîtrisé mais auquel je suis peu sensible, ne me faisant même pas vraiment rire... Mais bon, ce serait sacrilège que de conclure sur cette note légèrement amère (ne serait-ce que pour le final!) tant le plaisir est intense la grande majorité du temps, magnifié par l'exceptionnel duo formé par Cary Grant, génial dans son vrai-faux sérieux, et Katharine Hepburn, méritant sans doute ici le titre d'emmerdeuse la plus irrésistible de l'Histoire du cinéma. À défaut d'être aussi extatique que dans mon souvenir, une comédie souvent aussi inventive (ce personnage de Bébé est quand même juste l'une des meilleures idées du monde) que survoltée : du grand art.