Comme chien et chat.

Afin d'apprécier comme il se doit un film comme "L'impossible Monsieur Bébé", il faut bien comprendre que l'on est en face d'une screwball comedy hystérique, où tout est prévisible pour nous autres spectateurs du 21ème siècle, où tout est surjoué, amplifié et d'une vacuité totale. Une fois ces choses acceptées, vous pouvez vous délecter du spectacle qui s'offre à vous.

Mené à un train d'enfer, "L'impossible Monsieur Bébé" représente le haut du panier dans son genre, vaudeville décalé proche du cartoon où chaque situation est exagérée pour le plus grand plaisir du spectateur. Parfaitement écrit et dialogué, sans aucun temps mort, le film de Hawks ne vous laissera aucun répit jusqu'au mot "Fin". Si vous n'appréciez pas ce genre de métrage (et je peux je vous comprendre), fuyez pendant qu'il en est encore temps.

Jouant délicieusement avec leur image, Katharine Hepburn et Cary Grant s'en donnent à coeur joie, elle, portant la culotte et délaissant son aura glaciale pour la folie douce d'une adorable emmerdeuse, lui, cassant son image de beau gosse espiègle pour la défroque d'un vieux garçon maladroit. Pour ces deux-là et pour le rythme endiablé de l'ensemble, "L'impossible Monsieur Bébé" vaut bien plus qu'un simple coup d'oeil malgré son côté un peu désuet.