Hawks était un coureur automobile émérite. Une piste comme une autre pour expliquer le rythme de cette comédie échevelée.
Hawks regrettait de n'avoir mis en scène que des personnages avec un petit/gros pet au casque et pensait que l'échec du film pourrait être lié à ce détachement total de la réalité.
C'est une forme de screwball à la Jean Alesi, une voiture sans pédale de freinage, une descente avec des skis sans cares.
C'est parfois épuisant mais la plupart du temps c'est admirable de rythme, dans un habile mélange de dialogues qui se chevauchent, de punchlines terribles et de comique de situation paroxystique. La vision de Cary Grant en chemise de nuit à pompons hante encore mes journées.
Les excellentes comédies de Hawks, plus connu du grand public pour ses westerns ou ses films d'aventure, ont en commun ce rythme absolument effréné, cette capacité à mener les situations jusqu'à leur point de rupture et évidemment des acteurs superlatifs.
C'est d'une modernité étonnante car tout ceci est finalement assez peu inscrit dans son époque et traite de situations universelles et intemporelles, en évitant le syndrome de connivence avec le spectateur de l'époque (name dropping, référence à des événements d'actualité).
80 ans après, cela aurait pu être la meilleure comédie de 2020, elle se contente d'être une des meilleures de tous les temps.