Mon Avis sur "L'Ordre et la Morale"
Trois ans après l’échec désastreux que fut " babylon A.D", deuxième incursion du réalisateur français dans le cinéma hollywoodien, Mathieu Kassovitz revint en force avec ce qui pour moi fut mon film de l’année "2011 ". " L’Ordre et la Morale " fut ma meilleur expérience cinématographique lors de sa sortie.
On pourra dire tous ce que l’on voudra, Kassovitz nous livrait ici une œuvre particulièrement forte tant d’un point de vu dramatique que morale. Rarement film ne m’avait autant bouleversé de part son sujet et la manière dont celui-ci est traité par un cinéaste engagé qui pourtant ici garde ces distances.
Il les garde de part sa manière de nous faire partager ses opinions sans pour autant influencer les nôtres. Kassovitz nous permet de nous forger notre propre point de vu, que ce soit sur le rôle de l’armée, des politiques et des Kanaks lors de cette crise.
Mais il est aussi évident que bon nombres d’éléments de ce film ne sont que pure fiction mais qui s'appuis ici sur des faits authentiques. En effet, Kassovitz n’oublie à aucun moment qu'il est un homme de cinéma pas un historien et qu’il doit comme tous metteur en scène maintenir son publique en éveille. On ne peut d’ailleurs pas passer à côté d’une certaine forme de manichéisme dans la façon de valoriser un parti plus que l’autre. Enfin bref, avec« L’ordre et la morale » Kassovitz nous offrait ici l’un de ses films les plus aboutit et j’avoue que cela me fit très plaisir. Ayant beaucoup aimé « La Haine », « Métisse » et « Assassins » je n’attendais plus grand-chose de lui. Déjà avec « les Rivières pourpres » (un bon film mais avec beaucoup de défauts) le réalisateur montrait certains signes d’essoufflement qui ne firent que croître avec les désastreux « Gothika » en 2004 et « Babylon A.d » en 2008. « L’ordre et la morale » est donc le film qui me fit me réconcilier avec le réalisateur. L'oeuvre n’est pourtant pas exempt de défauts dont celui qui m’a fait le plus tiquer est la performance d’acteurs assez douteuses de certain membres du casting mais dont la direction de Kasso nous permet de passer outre. La narration n’est également pas en reste car le réalisateur fait preuve de beaucoup d’intuition permettant ainsi de garder une logique imparable menant à l‘aboutissement pertinente de son oeuvre. D’un point de vu global la mise en scène du film se révèle quasi-parfaite, offrant ainsi à l’ensemble une efficacité remarquable. Au niveau de l’interprétation mention spéciale à Mathieu Kassovitz et Iabe Lapacas qui, de part l’investissement qu'ils offrent à leurs rôles, font passer toute l’émotion nécessaire à travers la rencontre de ces deux hommes que sont Dianou et Legorjus. En Conclusion, « L’ordre et la morale » fut pour moi la révélation cinématographique de 2011, une œuvre qui frappe la où ça fait mal et ce avec une maestria non négligeable.