L'amour est un crime parfait par Hugo Harnois
L’addition est simple : Mathieu Amalric + paysages montagnards + relations amoureuses tumultueuses = les frères Larrieu. Cette fois-ci, les cinéastes plantent leur décor en Lausanne, où un prof de fac accoutumé à avoir des flirts avec ses étudiantes est soupçonné d’avoir tué l’une d’entre elles.
L’amour est un crime parfait peut se considérer comme un récit fantasmagorique où sa noirceur se mélange parfois à une touche d’érotisme, où les paysages fantastiques peuvent tout aussi bien sembler dangereux que servir d’abris. Cette blancheur hivernale à perte de vue fait contraste avec l’homme, perçu ici comme un prédateur incontrôlable où la femme se révèle être sa proie. Mais il faut se rassurer nous dit Marc le Don Juan, car le printemps arrive…
Dommage que cette ambiance réussie soit plombée par un rythme poussif, rendant l’ensemble lourd et indigeste. On connaît l’écriture littéraire des réalisateurs qui en rebutera encore plus d’un. Élitiste dans les dialogues et la manière de parler, le scénario peine à convaincre dans la bouche de certains interprètes. Une question nous brûle par ailleurs les lèvres : Pourquoi Maïwenn et Forestier se sont-elles invitées dans le cinéma des frères Larrieu ?
Ce faux polar à tendance comique sur fond d’instincts et de désirs humains ne prend donc qu’à moitié, se terminant sur un final peu persuasif. Ce qui est d’autant plus dommageable lorsqu’on sent que les deux frères voulaient finir de manière percutante. Les mathématiques sont peut-être une science sûre, le cinéma beaucoup moins...