Merci au professeur Rico d'avoir remis en lumière l'existence de ce Shark in Venice dans son podcast Shark Parade, et merci à Prime Video de gonfler son catalogue avec les fonds de poubelle de la série B, tout cela permet aux vrais cinéphiles de satisfaire leur besoin de culture et d'élation intellectuelle. Et puis difficile en ces temps maussade de refuser une petite escapade italienne... surtout pour voir des requins dévorer des touristes.


Autant casser le suspens, le film est un bon gros nanar à l'ancienne qui m'a procuré beaucoup de plaisir. Il coche avec un enthousiasme sincère toutes les cases du nawak idiot et justifie pleinement sa place sur Nanarland. Dès l'intro, sa propension à balancer de la musique épique sur du rien à l'écran annonce la couleur. Enchainer avec du mafieux italien grimé comme s'il sortait de chez "Festibulle le roi du déguisement rigolo" est déjà de très bon goût, mais tripler la mise avec Stephen Baldwin en version Indiana Jones sous perfusion éthylique en fait un succès assuré. Le pauvre homme est l'atout phare de cette sharkploitation : dans chaque scène où il apparait, on s'attend à tout instant à le voir s'effondrer dans son vomi. Le teint verdâtre, les yeux bouffis, Baldwin se traine laborieusement avec ses claquettes platosc (!) tandis que le film tente laborieusement de nous vendre son rôle d'aventurier casse-cou et charismatique, c'en est magique.


La force de Shark in Venice est justement de ne pas tout miser sur ses requins ; cet aspect de l'histoire apporte bien son lot de rigolade, avec ses requins qui attaquent telles des torpilles et de manière totalement aléatoire les personnages, dans un montage furieusement cuté. Mais vous aurez aussi droit à des intrigues de mafieux, de flics, de trésor, de grotte avec des pièges, le tout maintenant un niveau de connerie joyeusement constant. La séquence de course-poursuite dans une seule et unique ruelle reconstituée en studio est ainsi un modèle de cache-misère foiré mais hilarante. Le scénario, déjà pas bien futé de base, se paie en plus le luxe d'exploser complètement en fin de course, achevant de rire ce qui tenait encore vaguement debout. Cerise au milieu de cet effondrement, Vanessa Johannson (sœur égarée de Scarlett), au personnage pourtant vindicatif, semble alors être débranchée par la production tant elle devient impassible à tout ce qui lui arrive (la prise de conscience du naufrage ?). Heureusement que le film peut compter sur Stephen Baldwin qui ne dévie pas de sa trajectoire initiale, sans doute trop imbibé pour se rendre compte de ce qu'il se passe. C'est aussi ça d'être pro.

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le 16 mai 2021

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