La Ballade de l'impossible par Le Blog Du Cinéma
Les années 60, les années 60, les années 60. Une page difficile à tourner. Engagement politique à grande échelle, vraie musique, recherche de transcendance et d'orgasmes à répétition ; rien qu'on ait su garder. Dans notre austère modernité, nous préférons le progrès des machines, le reste a une tête de mort. L'ambition de renouer avec un âge d'or, au moins par la force de la représentation doit être incitée. Cinq films à son actif en vingt-cinq ans de carrière, Tran Ahn Hung poursuit son travail de fourmis sous les « pattes d'eph » et les lunettes œil-de-mouche. Le réalisateur franco-vietnamien a la réputation d'un esthète et cette réputation lui va comme un gant jaune. Le Japon des belles géométries ne pouvait que le tenter. Réglant son viseur sur la plume du célèbre Haruki Murakami, il explore à sa façon la loi du désir érotique et ses troublantes conséquences sur la jeunesse à l'heure des Beatles. Le résultat laisse un goût sucré amer qui n'est pas sans intérêt.
Kizuki et Watanabe sont deux copains lycéens. Kizuki sort avec la douce Naoko et paraît couler des jours heureux à ses côtés. A dix-sept ans, Kizuki se suicide. Le choc de sa disparition rapproche les deux survivants du trio. Naoko fait même cadeau de sa virginité encore intacte à Watanabe. Sitôt après la jeune fille en fleurs entre en maison de repos pour dérangement mental. Eveillé à l'amour, Watanabe n'a d'yeux que pour elle. Il n'est pas non plus insensible à la pétillante et aguicheuse Midori [...]