Un remake qui souffre la comparaison
La Belle et la Bête est une fois de plus revisité dans une version haute en couleur. Effectivement, sur un plan esthétique, ce dernier film est amplement réussi. Des décors inédits, variant du sinistre au rayonnant, jouant beaucoup d'images sombres et à l'inverse, saturées à l'extrême, avec des images de synthèse plus vraies que nature. Le jeu constant sur la profondeur de champ donne une dimension magique et fantastique à un univers riche et envoutant.
Un film très abouti graphiquement.
Cependant, en ce qui concerne l'écriture, ce remake souffre de la comparaison avec ses prédécesseurs. Là ou Jean Cocteau avait réussi à établir une relation riche et complexe entre ses personnages, Christophe Gans échoue. La Belle et la Bête sont confrontés l'un à l'autre sans réelle relation et le traitement des sentiments est mené de manière maladroite. A tel point que cette idylle en devient presque schizophrène, avec un basculement aussi inattendu que mal amené.
Là ou le dessin animé Disney était parvenu à amener légèreté, tendresse et drôlerie, cette dernière œuvre s'enlise dans de vagues approximations. Les chiens transformés en créatures avaient un potentiel humoristique et auraient pu endosser le rôle attachant de Big Ben, Lumière, Zip ou encore Madame Samovar. Au lieu de cela, nous ne les apercevrons qu'à de rares moments sans grand intérêt.
Certaines scènes dans leur écriture du dialogue ou de la mise en scène, font directement référence à ses antécédents, sans pour autant retrouver l'essence de ces films cultes.
Un film dans l'ensemble plutôt décevant donc, qui avait vêtu la parure pour être un chef d’œuvre, mais qui pioche sur le fond.