Énième reprise cinématographique du conte éponyme, ce film-là n'est pas à opposer au chef d’œuvre de Cocteau, car le film de Gans se veut plus spectaculaire, à grands renforts de CGI.
On y perd cette part de rêve, mais le résultat est moins pire que ce que j'attendais, car c'est un film qui vomit de références, aussi bien picturales que cinématographiques voire de jeux vidéo (la fin rappellera inévitablement Shadow of the colossus), mais on sent surtout que Christophe Gans est un fou amoureux de l'univers de Guillermo Del Toro, car plus d'une fois, on pense au labyrinthe de Pan dans le visuel.

Du côté de l'histoire, aucune surprise à avoir, c'est identique. Les acteurs ne sont pas tous très bons (Vincent Cassel parait fatigué), et je chasserais Audrey Lamy de mon esprit, car elle est épouvantable, en tentant de reprendre une composition célèbre de Marie-Anne Chazel. Il y a aussi Eduardo Noriega, le méchant, qui a sans doute du enchainer le tournage du Dernier rempart et celui-ci, car il y est identique.
Mais ma surprise est que Léo Seydoux est clairement la plus intéressante du lot. Elle a beau m'exaspérer par ses diverses sorties médiatiques, mais en tant qu'actrice, elle est relativement juste, et pour une fois, elle s'essaie à une certaine légèreté, surtout quand elle s'amuse avec ces chiens qui sont en CGI.

Mais le plus grave est que le film manque d'émotions ; on ne croit jamais à la montée du désir qu'éprouveraient Belle et sa Bête, c'est à peine si c'est "oh, et bien je suis amoureuse, comme ça !". C'est un peu gênant pour un film dont le sujet est l'amour impossible entre deux personnes d'univers (très) différents.
Gans avait réussi parfois ça, surtout dans Crying Freeman, mais c'était du aussi car les deux acteur principaux étaient en couple. Mais là, la sauce ne prend pas, et je dirais même que Cassel est un peu âgé pour le rôle (il a 18 ans de plus que Léa Seydoux).

Cela dit, il faut noter l'effort visuel que constitue un tel film français, certes utlra-référencé, mais ça n'est pas si ridicule. De plus, on peut toujours s'amuser à compter les clins d’œils que cache Christophe Gans, et il en résulte un film divertissant, mais clairement oubliable. Suffisamment pour voir encore et encore le film de Cocteau, qui n'a pas pris une ride, près de 70 ans après sa sortie.
Boubakar
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le 1 mars 2014

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