The Beast of War a été une sacrée surprise pour moi, je ne m'attendais pas à ce que ce film soit aussi bon. Je suis du genre à préférer les scénarios plutôt minimalistes voire pulp bourrés de tension et qui poussent les humains jusqu'à leurs limites physiques et mentales mais qui ont une dimension bien plus profonde une fois qu'on les examine (une des raisons pour lesquelles j'adore Sorcerer), et là où un paquet échoue lamentablement, The Beast of War réussit le challenge haut la main. Ici il n'est question aux premiers abords que d'un groupe de Mujaheedins Afghans qui traquent un char Russe qui s'est perdu dans le désert montagneux de l'Afghanistan après qu'il ait participé au massacre de tout un village, le tout pendant l'invasion du pays par l'URSS dans les années 80. Mais plus la traque avance et plus la complexité des personnages est mise à l'honneur, que ce soit du côté des Soviétiques que du côté des rebelles Afghans.


Cette période de l'Histoire est assez peu présente au cinéma, de mémoire il n'y a vraiment que The Living Daylights et l'infâme Rambo 3 qui la traitent de façon grand public. C'est donc un postulat de départ particulièrement intéressant qui m'a poussé à regarder The Beast of War. Le film étant une production Américaine, il va de soit qu'il y a un peu de manichéisme présent, surtout si on prend en compte le fait que ce film a été réalisé juste avant la chute de l'URSS et qu'il y avait toute une machine de propagande anti-Soviétique aux États-Unis à l'époque. Ceci dit, le film évite en très grande partie de tomber dans les pièges typiques d'Hollywood et de peindre un côté comme étant 100% gentil et l'autre comme étant 100% méchant, ce qui en fait bien plus qu'un banal film de guerre comme il en existe tant. Il est intéressant de voir ce film de nos jours, surtout lorsque le rapport de l'Occident par rapport aux Mujaheedins a autant changé.


Outre le scénario bien fichu et les personnages tous bien écrits et intéressants, les autres points forts du film qui renforcent ce côté minimaliste et l'isolation écrasante du désert sont la photographie, somptueuse, et la bande-son ambiante magnifique qui correspond vraiment au film. Là où on pourrait avoir droit à une bande-son du style dans-ta-gueule et clichée à la Fury, The Beast of War opte plutôt pour de longues plages ambiantes qui accompagnent de façon magistrale les superbes images du désert et de ses montagnes ; on a le droit à quelques plans lointains où l'on voit des chiens sauvages courir dans des étendues interminables, ou encore ce plan éloigné renversant du char au bord d'une falaise vertigineuse. Le tout est contrasté par quelques passages à l'intérieur du char qui sont angoissants et très serrés, et où l'on ressent la peur de ses occupants qui ne savent pas où se trouvent leurs ennemis qui comparent le char à Goliath. Lorsqu'il est en mouvement, ce char devient à son tour absolument terrifiant notamment grâce aux sons utilisés ainsi que les mouvements de caméra qui sont particulièrement bien soignés. Chaque salve d'obus, chaque rafale de mitrailleuse et chaque explosion semblent réelles et c'est surtout dans cette situation où ce char se retrouve seul et acculé qu'on voit à quel point ces véhicules sont dévastateurs. La comparaison du char à un prédateur redoutable prend ici tout son sens.


Je recommande chaudement The Beast of War, y compris aux personnes qui ne sont pas forcément très attirés par les films de guerre. Il me fait énormément penser à Das Boot et The Enemy Below, avec un char à la place d'un sous-marin. Il n'est certes pas aussi bon que ces deux là mais The Beast of War est une petite merveille trop peu connue et qui mérite absolument le détour. En plus de ça, bien qu'il n'y ait aucun acteur véritablement connu dans le film, ils sont tous excellents sans exception. The Beast of War est un de ces films qui démontrent encore une fois qu'il n'y a pas besoin d'un casting de stars et d'un scénario super compliqué pour faire un très grand film.

skacky
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le 28 juin 2021

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skacky

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