Il y a des séances de cinéma, qui semble déjà au loin un véritable calvaire. Celle d’une véritable souffrance, passer plus de 1h30, avec un cinéaste qui ne m’a jamais fait aimer son univers. Oui, en règle générale, je suis complètement hermétique au film et à l’humour de Dany Boon. Nous sommes en 2018, et la personne qui traînait des pieds, après visionnage de la bande-annonce de cette « Chtite Famille », doit formellement reconnaître qu’il avait bien tort. Comme je la voyais déjà dans un coin de ma tête, ma critique déjà prête. J’aurais pu qualifier le film avec bon nombre de mots avec des arguments vous priant de ne pas aller voir ce nouveau film d’une filmographie en tant que réalisateur bien médiocre. Sauf que non à ma grande surprise.
Sans trop en dire, sans vouloir relever la fin du film. Le film est touchant pour bon nombre de points. Les films de Dany Boon sont souvent des films de masse où il y a un bon nombre de seconds rôles et ce film n’échappe pas à la règle. Sauf que là, pour la première fois, aucun rôle n’est laissé de côté. Il y a un véritable travail sur chaque personnage, ce qui permet de mettre encore plus en valeur la distribution et cet esprit de famille en ressort grandit. Alors, oui certains traits sont par moments caricaturés, mais sincèrement une profonde sympathie émane de cette famille complètement foutraque. Un joyeux bordel bien organisé, qui manie avec finesse et simplicité l’émotion. A travers tous ses films, Boon n’a jamais cessé de parler de lui, sauf qu’ici il le fait avec une telle sincérité, que la générosité du bonhomme explose enfin devant nous. Tout d’abord, pas une seule faute de goût traverse le film, ce qui est la grande surprise du film. D’un point de vue de la mise en scène, c’est le jour et la nuit entre l’horrible « Raide Dingue » sortie, il y a presque un an et « La Ch’tite famille ». Les plans sont bien trouvés ont sans un vrai travail sur certains cadres très plaisants. Le montage est limpide et clair, tout semble parfaitement orchestrer et puis comble du luxe, on se surprend à rire et pas qu’une fois. Mention spéciale, à l’excellente Laurence Arné irrésistible, avec elle-même l’émotion montre le bout de son nez. Ce film est sur le temps qui passe, pour ne pas oublier ses racines, l’impression d’y voir aussi un film d’une France du passé. Et pourtant, cette douce nostalgie cette recherche de l’origine s’accroche, elle s’accroche à ton dos tout courbé. Dany Boon a peut-être enfin trouvé le design parfait d’une belle comédie populaire.