On a fait beaucoup de reproches à ce film, d'humaniser Hitler, d'éviter de filmer sa mort pitoyable comme si c'était un tabou impossible à transgresser, porter un regard humain sur la folie meurtiere des époux Goebbels.
C'est se tromper de film, vraiment.
Si on peut parler du jeu extraordinaire de Bruno Ganz - qui est devenu une source infinie de parodies sur le net - c'est avant tout le récit incroyablement réaliste d'une folie collective qui, dans quelques metres carrés - va s'abattre sur des etres manipulés par la doctrine nazie la plus abjecte.
Car il n'y a pas de complaisance pour le fuhrer et sa clique de bouffons déments ici, juste une haine viscerale des autres qu'ils soient juifs, communistes, simples citoyens essyant de survivre et pendus pour "traitrise" parce qu'ils voulaient survivre à la guerre.
Et personne ne tire son épingle du jeu, généraux laches n'osant plus dire la vérité, embrigadement sectaire des personnels prets à mourir alors que tout, absolument tout est perdu, exécutions sommaires de soldats et de gradés pour desertion selon les lubies de Hitler, tout montre un enfer sur terre.
A plusieurs reprises, les dialogues font dire à Bruno Ganz sa totale indifférence au sort du peuple allemand et aux décennies de souffrances par lesquelles il paieront cette demence meurtiere.
La scene de la mort des enfants Goebbels est absolument iihumùaine de violence faite au nom d'une idéologie - le regard de la petite fille Goebbels qui a compris ce qui allait se passer est à la limite du supportable.
Le film arrive donc à montrer à quel point un etre supposé humain arrive, au nom de son idéologie, à franchir les portes de l'enfer, en y emmenant son propre peuple.
Rien que pour reussir à expliquer à quel point il est simple d'abanonner la morale humaine au nom d'une idéologie folle, ce film mérite d'etre vu et revu.
On pourra regretter la fin, trop optimiste et ouverte, mais il fallait un leger soupcon d'air après tant de moments de puanteur en bas de l'escalier, au fond du bunker.