les affres de la politique française, entremêlé d'humour corrosif et de répliques grinçantes
Bien évidemment, ce sont les gens de gauche qui apprécieront le film, alors que ceux de droite auront toujours le dernier mot pour critiquer tel passage du film, tel commentaire ou moquerie faite à l'encontre du "nain" (dixit passage du film). Mais il faut reconnaître que Xavier Durringer crée la surprise avec sa comédie dramatique, une oeuvre de "fiction" où le vrai et le faux s'assemblent (en effet, une large partie du film a été inventé mais il subsiste plusieurs éléments véridiques). La Conquête (2011) nous replonge en 2007, au second tour de élection présidentielle (entre-coupé de plusieurs flash-back remontant à 2003 lorsque Nicolas Sarkozy était Ministre de l'Intérieur). De sa relation avec Cécilia Sarkozy à leur rupture avant les élections, de ses déboires avec l'affaire Clearstream (encore à l'heure d'aujourd'hui devant les juges) en passant par ses différents avec Jacques Chirac ou encore les innombrables tensions avec Dominique de Villepin (on assiste d'ailleurs à la débâcle de ce dernier, lorsqu'il avait voulu instaurer le C.P.E, le tant décrié Contrat Première Embauche). Le film nous replonge dans les affres de la politique française, entremêlé d'humour corrosif et de répliques grinçantes, c'est un réel bonheur de voir Sarkozy, Chirac & de Villepin se tirer dans les jambes, cherchant à tout prix à conquérir le pouvoir par tous les moyens.
Ce qui marque le plus ici, c'est bien évidemment les prestations des acteurs, loin d'avoir fait dans la simple caricature, ils campent avec brio ces hommes politiques, tant par mimétismes que par l'intonation de leurs voix, de Denis Podalydès (magnifique dans la peau de Nicolas Sarkozy), en passant par l'hilarant Bernard Le Coq (Jacques Chirac), à Samuel Labarthe (dans la peau de Dominique de Villepin et qui d'ailleurs imite à merveille Patrick Poivre d'Arvor), sans oublier Florence Pernel (Cécilia Sarkozy) & Saida Jawad (Rachida Dati), une distribution remarquablement réussie et qui en fait la force du film.