Faut dire que le challenge n’était pas aisé. Essayer de nous faire aimer une des personnes les plus contesté de la fin du XXème siècle. Admirée par les libéraux, détestée par les hommes et femmes de gauche et les Irlandais.
L’angle trouvé, pour raconter l’histoire de Miss Maggie est l’empathie pour une vieille dame sénile, c’est léger comme angle et lourd dans le traitement. Heureusement que l’incarnation par Meryl Streep est admirable.
Le film insiste peu sur le parcours politique. Le film m’a surpris car lors de la guerre des Malouines, Thatcher utilise toujours ce nom-là alors que les anglais disent Falklands pour désigner ces iles Argentines.
Le film passe selon moi à côté du sujet passionnant de la réussite de Margaret Thatcher. Comment une femme au siècle dernier a pu devenir, chef de son parti politique et premier ministre.
Comment est-ce possible dans un pays, un continent si réactionnaire d’avoir un rôle politique majeur. La Grande Bretagne ne donne le droit de vote aux femmes aux mêmes conditions que les hommes qu’en 1928 (Margaret Roberts à 3 ans). C’est quand même seize ans avant la France.
Certes ses axes politiques étaient rigides, on ne se fait pas surnommer la dame de fer sans raison mais la question qui me taraudait l’esprit pendant le visionnage de ce film sans intérêt était : L’opinion publique aurait-elle mieux jugée la politique de Thatcher si elle avait été un homme ?
Je me souviens du traitement réservé à Edith Cresson, notre seule femme première ministre.
Malheureusement, le film ne se pose pas vraiment ces questions dont les réponses auraient pu m’intéresser.
Il est fade et sans grand intérêt.
Mais je me suis souvenu de Renaud et de sa chanson, je terminerai donc ce texte par un couplet de «Miss Maggie»
C´est pas d´un cerveau féminin
Qu´est sortie la bombe atomique
Et pas une femme n´a sur les mains
Le sang des indiens d´Amérique
Palestiniens et arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu´un génocide c´est masculin
Comme un SS, un torero
Dans cette putain d´humanité
Les assassins sont tous des frères
Pas une femme pour rivaliser
A part peut être Madame Thatcher