La Danseuse par Quintin Leneveu

Pour son premier long métrage, Stephanie di Gusto livre un portrait de femme à la beauté fugace mais envoutante. Après avoir quitté l'amérique de 1892, où son père est mort exécuté et où elle a débuté sur les planches, une danseuse débarque à Paris avec un numéro qui en fait une vedette. Adapté de la vie de Loie Fuller, "La Danseuse" use du biopic pour livrer un portrait de femme fragile, à la santé sans cesse poussé à l'extreme, et celui d'une artiste exigeante, recherchant sans arret la perfection. Dans ce rôle, Soko excelle, prouvant, s'il était encore necessaire, qu'elle est une actrice bien trop rare vu son immense talent. Elle apporte au personnage de Loie Fuller une fragilité et une beauté que les scènes de danse (notamment celle centrale des débuts au folie bergères) viennent rendre hypnotique et donne au personnage la touche finale d'un portrait remarquable. Malheureusement, le reste du film oscille entre le fascinant (la relation destructrice avec Isadora, premier rôle convaincant de Lily-Rose Depp) et le moins convaincant (l'entrainement des danseuses, la relation avec le personnage de Melanie Thierry, trop artificielle). Cependant, baigné dans une image granuleuse des plus agréable et enrobé par un découpage travaillé, l'ensemble est des plus agréable à regarder.
Au final, "La Danseuse" est un film plutôt convaincant. Sans être un chef d'oeuvre, il parvient à amener des choses assez passionnante pour séduire et marquer les débuts prometteurs d'une nouvelle réalisatrice.