Japan. Euh Jodorowsky. Plus de 20 ans se sont écoulés depuis son dernier encéphalogramme de fumeur de racines. Il a décidé de raconter son enfance, l'histoire de son père, sa vie de famille dans une ville qui m'est apparue tellement surréelle que j'ai vraiment pensé à une pure invention de son cerveau obsédé. Tocopilla existe bel et bien, entre des tours grises et la mer, au moins une bonne raison d'aller au Chili.
Mais la Dansa de la realidad n'est pas du tout un spot publicitaire. C'est un film ultra-formel, dégoulinant de représentations, de références et de symbolisme et engoncé dans une dimension tragique où le violon -insupportable violon- est quasi-permanent. Avec ce film Jodorowsky, l'homme rappelons nous qui ne sait pas signer un scénario de bande dessinée sans y inclure un inceste, un viol collectif ou personnage oedipien, devient étonnement plus proche de nous. Ce désormais vieillard a réussi à faire une sorte de biopic fantasmé et fantasmagorique, dans lequel on finit par apprécier son extravagance.
Je sais pas si le film entier m'a plu, on sort très perturbé pour pas dire soulé (ce violonnnn) et même après plusieurs jours mon avis reste confus, peut-être parce que le film est inégal, se cherche parfois, en fait trop ? En tout cas je me souviendrai d'un bon paquet de scènes, il y a carrément plus de bons grains que d'ivraie dans le surement dernier film de Jodorowsky sur Terre.