Alors que son amant est emprisonné pour meurtre, une jeune femme va rencontrer un jeune vagabond et, isolés dans la nature, ils vont commencer à sympathiser et peu à peu ressentir des sentiments réciproques...


Dernier film muet de Frank Borzage, The River a malheureusement été partiellement perdu, essentiellement le début et la fin et, pour tenter d'y remédier, le vide est comblé par des images d'archives et quelques écriteaux d'explication. Il reste aujourd'hui un peu plus de 50 minutes sur les 1h24 qui compose normalement le film mais c'est incroyable de constater que, malgré les coupes, le film reste admirable et puissant.


On retrouve dans The River l'un des thèmes favoris de Borzage, à savoir la naissance du couple et l'amour fou capable de réunir les êtres malgré divers obstacles. Mais c'est ici de manière assez surprenante qu'il le fait où l'on découvre un jeu de séduction tendant vers la sensualité entre cette femme d'expérience et ce jeune homme qui lui représente l'innocence et la naïveté de l'amour. Il inverse les rôles mais ça ne change rien à la maîtrise de Borzage derrière la caméra, mettant en avant l'isolement de ce couple qui va peu à peu se découvrir puis, entre tentation, satisfaction et danger, finir par s'aimer.


Alors, s'il y a tout de même ce léger sentiment d'inachevé vis-à-vis du récit, le montage restant retranscrit tout de même bien la puissance, le lyrisme et la poésie du récit, où, de manières délicates, Borzage fait ressortir la passion et l'émotion de ce couple. Il sublime aussi les divers décors, donnant une belle atmosphère naturelle où le couple se retrouve entre bois et eau, rendant d'ailleurs plusieurs scènes mémorables à l'image de celle dans le lac. Mary Duncan trouve là un rôle sur mesure, elle est sensuelle à souhait et face à elle, Charles Farell est impeccable en grand naïf qui découvrira l'amour.


Malgré les vingt minutes manquantes, on retrouve tout l'art, le talent et la délicatesse de Frank Borzage dans The River où il filme la naissance du couple de manière lyrique, sensuelle et puissante.

Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes We didn't need dialogue, we had faces !, Mes Années 1920 au cinéma, Frank Borzage - Merveille d'émotion et Ma Filmothèque

Créée

le 8 avr. 2015

Critique lue 463 fois

27 j'aime

8 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 463 fois

27
8

D'autres avis sur La Femme au corbeau

La Femme au corbeau
Docteur_Jivago
7

Un amour inachevé

Alors que son amant est emprisonné pour meurtre, une jeune femme va rencontrer un jeune vagabond et, isolés dans la nature, ils vont commencer à sympathiser et peu à peu ressentir des sentiments...

le 8 avr. 2015

27 j'aime

8

La Femme au corbeau
raisin_ver
9

Critique de La Femme au corbeau par raisin_ver

Et un film trouvé dans un grenier, un! Le genre de découverte qui renvoie les archéologues à leur fouilles. Vivement qu'une copie prétendument perdue et complète soit un jour tirée de son...

le 29 mai 2011

21 j'aime

3

La Femme au corbeau
Pruneau
8

La femme au corps beau

Avertissement : le film est incomplet, il manque le début et la toute fin. Comment attribuer une note dans ces conditions ? Pas si difficile, en tout cas pour la Femme au corbeau. L'histoire est...

le 26 nov. 2010

16 j'aime

6

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

156 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34