Quand Schönberg rencontre Klimt

Les héros ne sont pas toujours des personnes. Ce sont aussi des souvenirs, des oeuvres d'art, des témoignages, des lieux. C'est ce que m'a montré La femme au tableau. Je sors d'une séance de ce joli film, très élégamment interprété par notamment Helen MIRREN.
A la mort de sa soeur, Maria ALTMANN (Helen MIRREN) décide de récupérer, entre autres, le tableau que Gustav KLIMT avait peint de son aïeule. Tableau qui avait été embarqué par les nazis durant la Seconde guerre mondiale, spoliant (pour reprendre le terme consacré) ainsi cette famille juive de ce qui pour elle est plus qu'une oeuvre d'art, un tableau de famille..
Le film s'attarde sur les enjeux historiques et psychologiques des personnages, mettant face à face Schönberg et Klimt, la musique et la peinture.
Une phrase vient ponctuer le film, elle est prononcée par Maria ALTMANN et rappelle que la vocation première d'HITLER était les Beaux-Arts, et elle souligne par là la question sous-jacente que nous pouvons tous nous poser ou que nous nous sommes posée : et si HITLER avait intégré les Beaux-Arts ? Plus exactement, elle suggère qu'ils auraient dû l'y recevoir.
Il n'est pas question non plus de remplir le temps dans le prétoire ; Mais de montrer ce qui engage un être humain, ce qui le maintient en vie.
Un regard subtil est aussi porté sur notre rapport à l'argent, pas nécessairement ses motifs, ce à quoi il est destiné, mais la valeur qu'on lui accorde. L'argent en tant que valeur, en tant qu'étalon de mesure narcissique, en tant que possession. De même, me semble-t-il, se pose la question de l'oeuvre d'art, son statut, son rôle.
Il s'agit là d'un film intéressant, aussi sobre que le tableau est brillant. Il contient sa part d'émotion, dont le ressenti appartient à chacun.
Bonne séance :)