The Woman in Gold ==> La Femme au Tableau... bref passons.


Ce film est un biopic (oui encore) qui raconte l'épopée de Maria, une réfugiée juive américaine qui a fui l'Autriche auparavant occupée par les nazis. Maria est en réalité la nièce de la femme représentée sur la tableau de Klimt, Adele Bloch-Bauer. Ce tableau est volé par les nazis et occupe un musée viennois de façon illégale. On est en 1998, soit plus de 50 ans plus tard, et Maria fait tout pour récupérer ce tableau qui est censé lui appartenir selon le testament de sa tante.


Sujet très intéressant, puisque traitant d'un gros problème de justice toujours d'actualité (les nombreux tableaux volés par les nazis et pour la plupart toujours pas remis à leurs propriétaires) et de la terreur engendrée par le régime nazi. Le réalisateur nous plonge à la fois dans l'aventure judiciaire de Maria avec son acolyte entre Los Angeles et Vienne, et à l'époque de l'Autriche nazie en se concentrant sur la famille de Bloch-Bauer et sur l'évolution de la fuite de Maria.


Ces deux facettes de l'histoire sont placées dans un certain ordre chronologique et se superposent judicieusement entre elles selon le contexte, comme par exemple lorsque Maria, déjà paniquée à l'idée de devoir retourner à Vienne, se retrouve devant des lieux marquants de sa jeunesse sous le régime nazi (maison d'enfance) et se souvient de ces moments. Cette double construction permet au spectateur de suivre deux histoires construites de façon différente mais pourtant liées, et ainsi de ne jamais se lasser. Le ton de l'image est bien choisi, jonglant entre couleurs froides à Vienne et couleurs chaudes à Los Angeles, symbolisant respectivement la terreur et la liberté.


Les scènes du passé font sensation, alternant entre défilés et humiliations de rue, fouilles de maisons, ou arrestations de juifs. Beaucoup de choses sont montrées en parallèle avec l'histoire de Maria pour susciter l'empathie, et ça marche. Les scènes à Los Angeles sont peut-être un peu trop académiques, ne faisant finalement que passer de procès en procès bien foutus mais un peu rébarbatifs. Sans cette double construction le film aurait sans doute été longuet.


Passionnant, jamais ennuyeux, servi par quelques petites touches d'humour, de clins d'oeil, de scènes d'action, et par des acteurs époustouflants qui nous font sentir la volonté des deux camps à vouloir conserver le tableau à tout prix, la "Joconde autrichienne". Voici un biopic de qualité qui montre une femme de conviction qui se met toute l'Autriche à dos et qui pourtant ne reculera devant rien grâce à son avocat doublement motivé par la valeur du tableau.


Et j'oubliais la bande-son co-signée par Hans Zimmer : d'une grande beauté, comme toujours.

Yuriku
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le 26 juil. 2015

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