---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au second chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux la lire, mais tu ne vas pas tout comprendre. Bonne soirée. ---


Suite à une première prise somme toute réussie et sans effets secondaire notable, j'ai pris la décision de poursuivre mon traitement. Pour habituer mon organisme, j'ai choisi de conserver pour l'instant une médication assez similaire, et ai donc porté mon dévolu sur la suite du Dracula de Browning, paru 5 ans plus tard, avec un casting et une équipe changée du tout au tout (qui sait quel horreur il a pu arriver aux malheureux qui les premiers se sont frottés au compte Dracula...), mais dont le scénario commence à peine 5 minutes après les dernières images du premier opus. On retrouve Von Helsing bataillant sévèrement pour expliquer aux gentils policiers que c'est tout à fait normal si il a planté un pieu dans le cœur du pauvre mec qui dormait peinard dans un cercueil, et que ça ne fait pas de lui pour autant un meurtrier (et le mec mort à ses pieds ça compte pas, il était simple d'esprit). Et du coup ça va, il va pas en prison. Bon. Dois-je me répéter, la encore, on ne viendra pas pour un scénario excessivement raffiné. Celui-ci suis plus ou moins la trame de ses grands-frères : le vampire arrive dans la région à la recherche de sang frais, comme il est super sexy, il trouve rapidement une victime, il se transforme deux ou trois fois en chauve-souris en plastique, puis Von Helsing débarque et dit "non ! C'est normal si cette personne dors dans un cercueil et que vous ne la voyez jamais le jour, et que, même si c'est une femme, elle ne se regarde jamais dans un miroir ! C'est parce que vous êtes sexistes !" Ah non pardon, : "C'est parce que c'est un vampire !" Tout le monde applaudit et trouve son explication super crédible, ensuite on tue le pauvre vampire, et deux ou trois dégâts collatéraux, et heureusement qu'on était dans un film Universal Monsters, sinon tout le monde aurait fini en taule. Voila. Sauf que la différence notoire cette fois, c'est que le vampire... est une femme. Alors si c'est réellement la fille de Dracula on sait pas trop, c'est assez brumeux (d'ailleurs on a jamais su ce qu'étaient devenue les nanas qui occupaient les nuits de Dracula premier du nom quand il habitait encore en Transylvanie, au début du premier épisode), mais elle est bel et bien une femme. Autre changement majeur : Elle ne veux pas être un vampire. Et c'est ce qui fait toute la force émotionnelle du film. De plus en plus, et en seulement trois films, on voit une évolution hallucinante dans l’attachement qu'on peut avoir au personnage du vampire. Dans le film de Murnau, on est sur des valeurs négative, avec un type moche comme un rat méga flippant et son regard de pervers quand il mate la femme de son interlocuteur. Sur le film de Browning, on arrive pas vraiment à détester Bela Lugosi, bien qu'il n'ai objectivement rien pour plaire, si ce n'est ce charisme ravageur et sa grande cape noire. Cette fois-ci, avec la fille de Dracula, on a cette jeune femme à la beauté glaçante qui lute contre sa propre nature, et qui va jusqu'à brûler le cadavre de son propre père pour changer (oui, c'est de famille d'avoir des méthodes un peu tordues). Et, bien que ses tentatives échouent et qu'elle reste objectivement diabolique, on ne peut s’empêcher de ressentir de la compassion pour elle, qui n'est finalement qu'une pauvre femme incapable de luter (quoi ? Elle a déjà la force de pas mettre de miroir dans sa chambre, c'est pas mal pour une femme. On peut pas tout lui demander non plus). Mais je dois contrebalancer mes propos : ce n'est pas un film sexiste, bien au contraire. En plus du personnage de la comtesse chauve-souris, le deuxième personnage féminin est d'une malice et d'une liberté incroyable, qui la rend à la fois attachante, drôle et inspirante. Ces deux femmes que tout oppose, obligées malgré tout pour les intérêts de l'une à se côtoyer, rendent le film captivant et novateur. Et c'est pour ça que, malgré quelques maladresses (on aura compris que j'ai bof apprécié la réplique des miroirs), j'ai une tendresse particulière pour ce film, qui me présente un personnage auquel je peux déjà un peu mieux m'identifier, non seulement de par son sexe féminin, mais également grâce à sa psychologie complète et complexe. Mon traitement est en bonne voie, et à ce rythme, ma métamorphose sera plus rapide que je ne l'avais escomptée. Affaire à suivre.

Zalya
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le 6 nov. 2016

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Zalya

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