Le Figaro en a dit : "C'est sympa"

Sillonnant les Internets puis C8 depuis plusieurs années maintenant, le Palmashow a enfin mis le pied à l’étrier de la réalisation cinématographique avec La Folle Histoire de Max et Léon, le premier film écrit par leurs soins et réalisé par François Barré, qui réalisait déjà leurs sketchs.

Les films écrits et/ou réalisés par des petits gars venus d’Internet n’ont pas forcément bonne presse. L’un des premiers était Pas Très Normales Activités avec Norman dans le rôle principal, et avait suffi pour que presque tout le monde décrète que Internet, c’est Internet, et que les « Youtubeurs » devaient se contenter de monter des podcasts dans leurs salons.

Mais n’en déplaise à ces détracteurs un peu trop pressés d’enterrer les enfants d’Internet indignes du septième art à leurs yeux, La Folle Histoire de Max et Léon est un premier film réussi et important.

Max et Léon sont deux amis coulant des jours heureux en 1939 chez eux à Mâcon, profitant de la vie en enchainant les conquêtes, les bagarres et les bouteilles. Mais quand la guerre éclate, ils sont forcés de rejoindre les rangs français contre l’Allemagne. Ils passeront quatre ans à tenter en vain de fuir la guerre et rentrer à Mâcon.

Ce scénario à l’apparence assez lourde est en permanence détourné par un humour omniprésent et bon enfant. Les habitués des sketchs du Palmashow ne seront pas décontenancés, leur patte reste présente et chaque gag fait mouche.

Les acteurs sont tous très bons, et l’on retrouve des visages du monde cinématographique (Dominique Pinon, Bernard Farcy…) mais également pléthores de têtes connues d’Internet (David Salles, Julien Pestel, Thomas VDB, Kyan Khojandi, Jonathan Coen...). Au final on retrouve beaucoup d’acteurs qui jouaient déjà dans les Very Bad Blagues, et d’autres amis du duo qui apparaissent sous forme de caméo (Monsieur Poulpe, Kad Merad, Florence Foresti, Simon Astier…) sans que ça ne semble jamais forcé, bien que le procédé fasse un peu « fan service », même si je suis persuadé que la volonté de base était simplement de s’amuser avec les copains.

Il faut reconnaître que le film remplit parfaitement son rôle de comédie et de « vrai film de cinéma » là où les moins habitués de l’ère d’Internet aurait pu s'attendre à un sketch passable de 2h. Personnellement je n’ai jamais eu de craintes quant à la qualité de la réalisation, et le film m'a donné raison. Les personnages sont bien écrits, touchants (mention spéciale pour Sarah, la plus adorable petite fille du monde), cohérents.

De plus, les images sont belles, et l’on sent qu’il y a une vraie réalisation derrière. François Barré ne se contente pas de poser la caméra et construit véritablement ses plans. Autre touche mémorable : un thème musical très sympa, décliné astucieusement en fonction de certaines scènes.

Enfin, le film prend un malin plaisir à rendre hommage à d’autres films de guerre, de Il Faut Sauver le Soldat Ryan à La Grande Vadrouille, avec certaines touchent d’humour qui frôlent parfois le Tarantino.
Il se moque allègrement des clichés de genre en les détournant en éléments comiques et absurdes, toujours cocasses et jamais lourds.

Ce film est réussi, et surtout ce film est important. Il montre que l’on peut venir d’Internet ET faire de bons films. Et il y a des tas de réalisateurs qui attendent que la production française leur tende la main ; j’en veux pour preuve les pelletées de web-séries et de courts métrages incroyables qui fleurissent sur le web. Et si un jour le web français et le cinéma fusionnent, cela redéfinira totalement le paysage cinématographique de l’hexagone. Ça serait tellement bien, non ?