La folle histoire de Max et Léon souffle le chaud et le froid chez moi. Trois choses attirent irrésistiblement la sympathie : les décors, les costumes et la photographie. L'histoire se déroule en France pendant la seconde Guerre Mondiale et on y croit. Sur ce point-là, ce film est une réussite. Pour le reste, il faut que je détaille davantage.
Je ne suis pas un fan du Palmashow mais j'avais franchement envie de me laisser convaincre et, force est de constater que ce film n'y est pas parvenu alors que l'astuce narrative utilisée pour amener les personnages d'une situation à une autre part d'une très bonne idée. Hélas, la construction des situations comiques ne suit pas. Hélas, la construction des personnages principaux ne suit pas non plus, pas plus que la construction des personnages secondaires.
Le film ne laisse pas au spectateur le choix du moment auquel rire. Si un gag n'est pas drôle, il est répété et ce gag est espéré drôle par sa répétition. En ce sens, ce film est trop proche du Palmashow qui présente une même situations à plusieurs reprises pour arracher le rire du téléspectateur. Si cette astuce peut fonctionner pour une suite de sketch de 5 minutes, il en va tout autrement pour construire un film.
Les personnages principaux sont deux feignasses, deux tire-au-flan. Ok. Une fois qu'on a écrit ça, on a réussi à les décrire. Et ça, c'est dommage. Ces deux personnages ne sont pas attachants, ils sont lourds, leurs blagues sont lourdes. Ils portent de superbes costumes, ils vivent dans de superbes décors mais ils ne sont pas construits. Des tire-au-flan au cinéma, il y en a eu une kyrielle. Il en va de même pour les personnages de militaires loufoques.
La scène de recrutement aurait presque été plus drôle si elle avait été mise en musique par la chanson Le rire du sergent de Michel Sardou.
Les personnages secondaires ne sont pas plus développés que les principaux. Utiliser de cette manière-là Christophe Lambert est une honte. J'aurais tellement ri si son personnage avait été un clin d’œil assumé au sergent instructeur Hartman de Full Metal Jacket. Ce film propose beaucoup de références avec ses personnages secondaires mais ne les assume pas.
Ce film avait largement de quoi faire un bon remake de la 7ème compagnie et le matériau de base avait de quoi faire espérer un film à la hauteur d'un film de Mel Brooks. Mais, au final, je n'ai pas ri parce que le film était drôle mais parce qu'il était gênant. Ce n'est pas un rire franc mais un rire nerveux.
3/10, c'est ce que je mets au film, 1 point pour les superbes décors (très beau travail de Stéphane Cressand), 1 point pour les superbes costumes (ils auraient du valoir un prix à Florence Sadaune) et 1 point pour la photographie de Sacha Wiernik (ce film n'aurait jamais trouvé son public sans l'excellente de son travail de direction de la photographie, un travail méconnu mais ô combien indispensable).