Les amateurs de westerns connaissent surtout Harry Keller pour ses deux bons films avec Audie Murphy « Les sept chemins du couchant » (1960) et « Six chevaux dans la plaine » (1962).
Celui-ci, de 1958, était prometteur puisque basé sur une histoire de John W. Cunningham, l’auteur du classique « Train sifflera trois fois » de 1952. Il faut toutefois reconnaître que les évidentes ressemblances entre le script de Zinnemann et celui de Keller font apparaître à certains le film du second comme un « remake » de celui du premier.
Alors bien sûr, la comparaison est sévère.
Pourtant « l’homme de devoir courageux face aux bandits mais aussi à la réticence marquée des citoyens de la petite ville » est un simplement un thème classique du western comme l’est celui, par exemple, du « célèbre pistolero ayant renoncé à porter une arme et obligé de la reprendre pour sauver des innocents ». De mauvais mais aussi de très bons films ont été construits sur la base de ces thèmes classiques.
Harry Keller parvient à tourner un film à petit budget assez efficace et jamais mièvre. Le choix de Fred MacMurray pour tenir le rôle principal est intéressant car l’acteur a déjà été vu dans des rôles ambigus, bons, méchants, gagnants, perdants, sympathiques ou pas. Donc, ici, le spectateur ne peut pas savoir le personnage finira bien ou mal, ce qui n’aurait pas été le cas avec un James Stewart ou un Gary Cooper, par exemple, qu’on n’imagine qu’en « bons-gagnants ».
Bien réalisé, La journée des violents bénéficie de « characters » de poids comme John Ericson dans un rôle également ambigu et Robert Middleton et Lee Van Cleef très à l’aise, on le sait, en brutes.
Finalement, le film est à recommander comme le sont les deux « Murphy » cités en introduction.