Le film de guerre qu'on ne regarde pas comme un film de guerre

La Ligne Rouge est une film atypique, considéré comme un film de guerre sans finalement être le sujet le plus mis en avant. Ici, point de dualité de l'homme, son humanité faces aux horreurs ou de discours verbeux sur la guerre, mais plutôt une vision de la position de l'homme en guerre, entre enfer et paradis, entre corps mutilés et beautés mystique de la Terre, entre odeur de poudre et lumière céleste.

Mallick n'a sans doute pas cherché à vraiment travailler sur l'état psychologique de chaque homme, leurs peurs et leurs visions de cette guerre car d'autres films l'ont déjà montrés (Platoon, Apocalypse Now et Voyage au Bout de l'Enfer, le tryptique du Viet-nam l'ont déjà parfaitement montrés). Non, lui veut montrer l'absurdité de la guerre par un chant poétique, un requiem soutenu par de magnifique musique d'Hans Zimmer. Et ça se voit que Mallick est une perfectionniste, sa photographie et ses choix d'angles de caméras sont parmi les plus magnifiques qui m'ont été permis de voir.

Son casting remplis de star 4 étoiles s'avère paradoxale, les grands noms ne sont finalement pas ceux qui font du film sa beauté. Par exemple, Clooney ne sert à rien du tout dans ce film, sauf pour être ajouté au générique pour vendre mieux. Les noms peu ou pas connus de 98 s'avère finalement ici les vrais héros de ce poème funèbre. On a :
- Un Sean Penn un peu en retrait à mes yeux.
- Un Adrian Brody invisible (j'ai du mal avec cet acteur alors qu'il était absolument génial dans Harrison's Flowers).
- Un Elias Koteas (qui partagera l'affiche avec le précédent pour Harrison's Flowers, au passage) vraiment bon.
- Un John Cusack superbe, comme à son habitude mais finalement pas si important.

Mais surtout, c'est Jim Caviezel qui porte le film sur ses épaules tant son interprétation est empreinte d'une force et d'une magie indescriptible. De loin, c'est lui l'acteur de ce film, celui qui rend la balade absolument magnifique. Difficile de résister à son regard et son sourire dans l'horreur, sa façon de capter la beauté du paysage dans l'horreur absolu. Peut-être bien que c'est ça, au fond, cette thin red line, cette fine ligne rouge, une démarcation entre l'enfer et le paradis, entre la beauté et l'horreur, entre
entre la vie et la mort... Ce personnage qui voit finalement ce que les autres ne voit pas...

En résumé, un film absolument magnifique et superbe, mais à ne pas voir comme un film de guerre !
Tony_Gendron
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le 5 mars 2015

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Tony Gendron

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