La Ligne rouge par Gondorsky
Près de trois heure d'un long poème humaniste et pacifiste qui brille par la scansion intérieure de ses différents personnages et par un lyrisme déroutant qui s'infiltre jusque dans les scènes les plus barbares (l'invasion du camp japonais au cœur de la forêt, par exemple).
Las, l'emmerdement est maximum pendant grosso modo 1h30, avant que le film ne se décide à laisser entrevoir ses qualités secrètes, cette sorte d'onde émotionnelle ténue que l'on saisit (ou pas, question d'état d'esprit) tel un fil d'Ariane.
Malgré son casting ultra-hollywoodien boulimique, presque m'as-tu-vu, l'on retiendra surtout les prestations de Jim Caviezel, solaire dans le rôle du soldat Witt, Sean Penn, dans la peau de l'ambivalent sergent Welsh, et peut-être aussi Nick Nolte (le lieutenant-colonel Storm).
Grand par son propos, moins par son manque de simplicité (mais Malick n'est pas un cinéaste simple), "La ligne rouge" se rapproche à mon avis du "Nouveau monde". Il préfigure quelque chose d'indéfinissable dans la mise en scène de la barbarie, des affrontements entre humains que l'on retrouve dans le" Nouveau monde".