Un film mineur dans la carrière de Michael Cimino, qui n'atteint pas le quart d'un chef d'oeuvre tel que La Porte du Paradis ou même d'un film comme L'année du Dragon. D'honnête facture La Maison des Otages donne un léger sentiment de gâchis : sans être désagréable à suivre le sixième long métrage de Cimino témoigne d'un scénario aux ficelles trop visibles pour que l'on puisse parler d'une réelle maîtrise narrative. Certains éléments du récit sont rapidement expédiés par le cinéaste ( en ce sens le personnage incarné par David Morse, pourtant psychologiquement intéressant, n'apporte en fin de compte aucune utilité à l'intrigue ) alors que d'autres sont beaucoup trop développés malgré leur contingence ( à la manière de Kyle, le petit ami du personnage de l'adolescente ). Raboteux, mal écrit presque, le scénario de La Maison des Otages demeure donc sa principale lacune.
En revanche la réalisation, certes classique et calibrée pour le genre, reste tout à fait correcte. Cimino parvient même à nous faire croire à cette histoire un tantinet invraisemblable de génie du crime malmenant une famille aisée mais meurtrie par un récent divorce. L'ensemble du casting s'avère pas mal pertinent, avec une mention toute particulière au grand Mickey Rourke, alors au sommet de sa gloire. Un bon petit divertissement, démarrant très fort mais s'embourbant dans la banalité dans la dernière demi-heure. Reste à découvrir l'original de William Wyler réalisé dans les années 50...