Mémoire, mémoire, dis moi... quelque chose...
Je ne peux pas dire que je partais confiant au moment d'aborder ce long métrage de Doug Liman dans la mesure où la seule chose que j'avais vu de lui c'était le désastreux "Jumper", film sans intérêt qui n'a rien à raconter et arrive pourtant à très mal le faire. Toutefois je voulais vraiment voir les opus suivants de Greengrass donc je me suis lancé.
Au sein d'un récit vu mille fois, l'homme formé à tout, capable de tout, qui pour une raison X va se retourner contre son employeur/formateur, le film tire sa force de sa mise en scène efficace et nerveuse. Balladé à travers des centaines de kilomètres, de Paris à Zürich, de la ville à la campagne, le spectateur est tenu en haleine par la volonté du réalisateur de ne jamais le laisser souffler en ne s'embarrassant pas de détails, ni d'intrigues secondaires pompeuses. Passé les brumeuses origines de ces tueurs formés au pire mais surtout à obéir, souffrants de migraines chroniques sans raisons apparentes (sujet qui trouvera sont explication par la suite je suppose), ne reste guère plus que la relation amoureuse entre Matt Damon et Franka Potente sur laquelle le choix sera fait, à raison de ne pas s'étirer. Toujours centré sur son sujet principal, Liman parvient à faire avancer son histoire sans jamais baisser le rythme et fournit une conclusion satisfaisante qui pourrait se suffire à elle même.
Certes pas dénué de défauts, notamment un héros trop parfait qui simplifie à l'extrême les problèmes qui lui sont confronté (quasi humiliation d'une petite armée au sein d'une ambassade, mise à mort sans trop de problèmes des assassins envoyés à ses trousses, repérage et manipulation de ses poursuivants, etc) et qui nous empêchent d'être inquiet pour lui. Le rendu final bénéficie d'une lisibilité assez clair ainsi que d'un rythme agréable donnant envie de voir la suite.