Gunther Strobbe est un écrivain en mal de reconnaissance. Attendant l’approbation d’une maison d’édition, il prend un instant pour nous raconter son enfance. Habitant Trouduc-les-Oyes, avec son père, sa grand-mère et ses trois oncles, il passa sa jeunesse entre beuveries quotidiennes au café du coin et inactivité totale dans le fond d’un canapé… Le film prend alors la forme d’un aller-retour constant entre sa vie actuelle et son enfance nous expliquant ainsi les raisons de ses choix, de son mode de vie et de son caractère.

Le réalisateur nous raconte cette histoire sans artifice et sans honte. Entre déchéance, alcoolisme et véritable fraternité, il parvient à donner une identité à cette famille. Le spectateur s’attache alors à ces personnages , à leur mode de vie et à leur “idéologie” car au delà de leurs pauvreté matériel, le réalisateur s’attarde à nous montrer leur richesse émotionnelles, leur sensibilité enfouie et masquée derrière des litres de bières. Vivant de choses simples, de petits moments de bonheur suffisant à rendre meilleure une journée, La Merditude des choses nous expliquent alors comment trouver du bon là où même les mouches n’oseraient pas se poser. On se surprend alors de certaines scènes, atroce dans le fond (ex: Gunther qui nettoie la gerbe de son père endormi pendant que le chat mange les restes) mais qui pourtant ici semble naturelles et innocentes.

Sans jamais nous faire rêver, le réalisateur nous propose un regard totalement différent sur la vie, sur la façon de la mener et d’en profiter. Une véritable fable plongée dans un univers cradingue et répugnant pour bon nombre de personnes mais qui cependant, ici, ne peut subir de comparaison. Cette famille ne se pose pas la question de la normalité, elle mène sa vie comme bon lui semble, sans se laisser diriger par une quelconque normalité. La Merditude des choses est donc une touchante et sublime histoire de famille. L’histoire d’un père amoureux de son fils et d’un fils perturbé par sa différence. On suit alors l’arrachement de ces deux hommes, l’un voulant quitter le foyer et l’autre s’attachant à son dernier espoir, à sa dernière fierté.

A la manière de Billy Elliot, La Merditude des choses nous propose une histoire différente, atypique et donc profondément intéressante. Sans jamais s’inquiéter de l’intérêt du public pour une tel histoire, le réalisateur s’attache à faire SON film, à montrer à sa manière son histoire et ses personnages. Rares sont les histoires si touchantes de part leur authenticité, rare sont les témoignages de la marginalité de nos jours, voici pourquoi ce film est indispensable: il est tout simplement différent des autres.
SlimGus
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le 1 nov. 2012

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Gaylord G

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