Avant le sublime Alabama Monroe, Felix Van Groeningen s'illustrait avec la Merditude des choses, un drame familial sur fonds de déterminisme social.
Le thème de l'individu luttant pour s'extirper d'un environnement nocif, n'a absolument rien de nouveau cinéma mais Van Groeningen lui applique un traitement d'une finesse remarquable.
D'abord, il ne prends jamais le parti de juger ses personnages et refuse tout manichéisme. Au contraire ! Il jette un regard attendri sur cette famille de doux dingues, terriblement attachants jusque dans leurs excès éthyliques.
Ensuite, malgré son sujet et une mise en scène "réaliste", le métrage ne tombe pas dans le piège du numéro de "Strip-Tease" étiré sur 1h45 et ne se pare jamais d'un style documentaire prétentieux qui ferait passer ses personnages pour des objets d'étude sociologique.
Enfin, le cinéaste utilise brillamment le procédé du chassé croisé temporel pour illustrer les questionnements de son héros devenu adulte et livrer une réflexion sur la paternité et le poids de l'héritage familial.
Transcendé par l'abattage phénoménal de ses acteurs et par une construction narrative exemplaire, la merditude des choses arrive également à établir un équilibre assez miraculeux entre émotion et humour potache, sans encore une fois, tomber dans le pathos ni se foutre de la gueule de se protagonistes.
Une nouvelle preuve de la vitalité du cinéma Belge qui a défaut d'être prolifique, est beaucoup plus audacieux et riche que son voisin hexagonal...
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