Mythologie d'enfer

Revoici la créature d’Universal modernisée dans une version lorgnant allègrement vers Indiana Jones et l’univers de Ray Harryhausen. Misant sur l’aventure, le fantastique et l’humour, le film vise un large public. S’appuyant sur des effets spéciaux de qualité, un rythme trépidant et des décors de premiers choix (l'Egypte, dans un film, c'est toujours la classe), il réussit, avec ses couleurs chaudes, à créer une atmosphère qui renvoie à l’imaginaire de l’enfance. Un imaginaire que se plait à cultiver tout le film avec ses personnages très stéréotypés, son humour parfois potache et ses péripéties plutôt convenues (mais ô combien appréciables), surtout dans la première partie du film.

Une première partie parfois décevante où le pillage d’Indiana Jones est trop marqué et peu convaincant, où le ton vire régulièrement au pastiche (la scène de la pendaison du héros par exemple est ridicule) et où le personnage de Brendan Fraser est difficile à cerner (héros ou blaireau ?). Après ce passage douteux au moment de présenter les personnages qui laisse craindre le nanard (et si on nous faisait le coup d’Allan Quatermain, version Cannon ?), les choses se mettent en place avec davantage de rigueur et de cohérence. Le scénario s’enrichit et chaque étape est bien amenée.

Plus on avance d’ailleurs et plus le film se bonifie avec ses péripéties, son suspense, ses effets de bravoure, son humour mieux dosé et ses personnages plus cohérents. Il en résulte un divertissement de qualité, bien fait, jouant la carte de la décontraction mais assurant aussi sa dose de frayeur. Ce n’est pas Indiana Jones mais, dans le genre, c’est peut-être le meilleur sous-Indiana Jones imaginé. Au regard de toutes les tentatives malheureuses réalisées, on peut tout à fait se satisfaire de ce spectacle bigrement bien ficelé à défaut d’être vraiment original.