Film burlesque et connu pour être un gallon d'essai d'effets numériques encore peu maîtrisés, La Mort Vous Va Si Bien est une cour de recréation pour à peu près tous ses intervenants. Les acteurs cabotinent avec un zèle appuyé et Zemeckis enchaîne les clins d’œil, les gags d'arrière-plan et les effets de style ludiques jusqu'à l’écœurement. Le mauvais goût volontaire (même à l'époque) de ces villas hollywoodiennes et de leurs has-been d'habitants fait de ce film une farce satirique du propre milieu qui le produit.
En effet, l'histoire est celle de la rivalité de deux actrices sur le déclin cherchant à travers leurs corps, le moyen d'écraser l'autre en toute occasion. Une guerre au milieu de laquelle se trouve le chirurgien esthétique Bruce Willis, parfait en victime névrosée de la sauvagerie de Meryl Streep et Goldie Hawn. Difficile de ne pas y voir une mise en abîme de l'Hollywood de la fin des années 80 et du début des années 90, dominé par le culte du corps et le bistouri.
A l'artificialité de son milieu, Zemeckis répond par une mise en scène entre théâtre de boulevard et cartoon, avec, donc, ces fameux effets numériques volontairement grotesques. L'insertion du fantastique dans le récit ne fait qu'appuyer cette lutte pour être la plus belle et le mythe de ce star-system incapable de bien vieillir, au point de refuser de mourir.
Une efficace bouffonnerie donc, où tout le monde s'amuse, spectateur compris, et qui se livre à une auto-critique féroce.