Le transporteur XX

Ce qui a de bien avec ce genre d'histoire, c'est qu'on en ressort toujours rassuré sur ses propres conneries. Comment imaginer qu'on est "dans le merde" alors qu'être vraiment dans la mouise, c'est se retrouver dans la situation qu'Earl Stone.

Il y a pire vous me direz. Il n'a pas été menacé au début et les payes semblaient plutôt généreuses. Mais tout de même. On a affaire à quelqu'un de sincère, authentique, qui ne cherche pas de problème et qui veut juste vivre sa petite vie tranquille. Bien sûr, il a aussi ses zones d'ombres : ses relations avec sa famille notamment. Mais se retrouver dans ce monde, aussi impliqué sans l'avoir cherché : c'est vraiment pas de chance.

Dernier cru de Clint Eastwood, ce film, comme Eastwood les aime bien, nous relate une histoire vraie d'un vénérable sans histoire qui va devenir un transporteur de drogue. Tellement insoupçonnable qu'il va vite devenir l'employé du mois. Quitte à intéresser les fédéraux et le sommet hiérarchique de la mafia pour laquelle il bosse. Quel régal de retrouver un Andy Garcia en forme et un réalisateur/acteur qui, malgré ses 88 piges, donne l'impression d'être toujours en forme. Bon, il a vieilli, ça se voit, hein. Mais quand même, globalement, il s'en sort bien. Les rôles d'actions, c'est plus pour lui mais il tient le choc. Face à lui, le pimpant Bradley Cooper. N'en a t-il pas marre d'assurer ? d'être le nouvel acteur fétiche de Clint Eastwood ? C'est évident que ce casting (aidé de Laurence -Morpheus- Fishburne) permet à ce récit de se déroule tranquillement.

Soyons honnête : ce film ne sera pas un film majeur de la filmographie de ce bon vieux Clint. Mais autant au niveau de la narration, du rythme, de l'ambiance et de la photographie, le film s'en sort vraiment bien. Le récit est prenant : es-ce-que ce n'est pas le plus important après tout ?